Bonjour pour ce nouvel article économique, j’ai décidé de vous expliquer quelques données sur la transition énergétique en France et surtout sur les vrais coûts de cette transition.
J’ai lu beaucoup de rapport avant de me mettre à écrire cet article, car je ne voulais pas tomber dans un travers d’anti ou de pourvoyeur de fausses informations. J’ai toujours pensé que la presse ne donnait pas toutes les informations de compréhension de la réalité de ces systèmes de production d’électricité et surtout que les associations de promotion de l’éolien bloquaient toute possibilité de discussion. Hier encore sur les chaînes de télévision, notamment les chaînes d’information permanente, par un reportage sur les règles d’installation de nouveaux champs d’éoliennes en France et sur un certain retard que nous prendrions sur nos voisins dans la création de ces futurs champs, m’a quelque peu interloqué.
D’abord, je voudrais que l’on arrête cette attitude permanente de flagellation de notre pays, sur des retards hypothétiques permanents, nous ne sommes pas des retardataires, tant s’en faut. Notre pays a toujours été à la pointe de la modernité, nous pourrions prendre des dizaines d’exemples, mais cela serait probablement pour nos contradicteurs la preuve du contraire, alors je vais simplement vous en citez deux, le premier est un avion de transport du public, qui en terme technique n’a jamais été égalé, le Concorde. Il n’a pas été une réussite commerciale est un fait, mais pas pour des raisons de qualité, simplement pour des raisons d’avancé technologiques qui étaient inférieurs aux États-Unis d’Amérique, qui de ce fait nous l’on fait payer très cher. La deuxième preuve est le nucléaire, je sais qu’il y a là une vraie discussion entre les pros et les anti, mais ne nous trompons pas la technologie française est, et de loin, la meilleure et la plus inventive de la planète. Mais je pourrais vous accorder que tout n’est pas simple, et alors est-ce pour autant qu’il faille ignorer nos propres qualités d’inventivité. Je voudrais ajouter une information importante sur le nucléaire, il permet aujourd’hui à la France d’être l’un des pays les mieux placés dans la lutte contre le réchauffement climatique, en effet à ce jour les pays qui ont choisi de quitter l’atome ont tous vu leurs énergies augmenté et les émissions de gaz à effet de serre ont eux aussi augmenté. Nous aurons peut-être plus de nucléaires, mais nous risquons de mourir asphyxié. Aux États-Unis par exemple le nucléaire a été remplacé par des gaz et pétrole de schiste, étonnant non.
Revenons sur nos éoliennes, en commençant par leurs lieux de fabrication. Les constructeurs d’aérogénérateurs sont principalement Allemands, Danois ou Américains, mais également la Chine ou l’Espagne, avec des parts de marché respectable, mais rien en France ou plus exactement pas grand-chose, si ce n’est quelques systèmes d’éolienne marine ou de très faible puissance. Nous voyons déjà que notre pays est sous une influence des écologistes pour qui l’économie n’a pas vraiment d’intérêt, car si nous regardions ça plus précisément, il y aurait eu une autre demande, notamment la mise en place d’une économie des énergies renouvelables. Notre balance commerciale dans l’éolien est donc très négative. Regardons maintenant l’installation de ces machines et à qui elle appartient ou plus exactement qui exploite les champs d’éoliennes. Parmi les exploitants, les deux leaders français, GDF Suez avec ses filiales Erelia, La Compagnie du Vent, Eole Génération et EDF EN filiale à 50% d’EDF, représentent à eux deux la moitié du top 10, des parcs. Mais nous avons donc 50% qui sont détenus par des filiales de groupes étrangers très actives, comme d’Eole-Res filiale de RES entreprise du Royaume-Uni, Française d’Éoliennes, qui contrairement à son nom est une filiale de Sorgenia, Italie. Il y a également Boralex société Canadienne, Otswind International filial d’Ostwind, Allemagne ou Volskwind toujours en Allemagne.
Comme vous pouvez le constater notre pays est très ouvert aux financements étrangers, mais nous pouvons aussi nous poser une question, quid de ces parcs éoliens en en cas de différent avec ces pays mêmes si aujourd’hui ce sont des pays amis, si demain leurs besoins deviennent plus critiques, ne risque-t-il pas de renchérir le coût ou de vouloir renvoyer dans leurs économies, au vu des distances courtes, cette énergie, nous avons donc quelques questionnements sur ces parcs. Nous pouvons voir ce qu’il en est chez nos voisins, les pays européens les plus engagés dans l’éolien sont le Danemark, la Suède, l’Allemagne, l’Irlande, le Portugal et l’Espagne, nous constatons que ces pays sont aussi des fabricants de cette technologie, mais dans le même temps ils sont moins équipés en nucléaire. Il y a là forcement une cause directe, car la création d’électricité était faite principalement par des usines au gaz, au charbon ou au diésel, pour avoir la capacité d’accompagner les barrages hydrauliques, système durable, mais limité par les possibilités réelles, car il est impossible d’en mettre partout. Nous pouvons également regarder le photovoltaïque, mais là c’est la Chine qui a trusté la majeure partie de la fabrication en cassant les prix.
Maintenant regardons les coûts induits par l’éolien, dans un premier temps il faut reconnaître que la mise en place d’un parc à un coût certain, plusieurs millions d’euros pour chaque installation et comme il y a une volonté de faire, l’Europe a décidé pour aider à l’installation, une obligation de rachat de l’électricité à un tarif spécifique, pendant une période de dix à vingt ans. En France, le tarif d’achat réglementé a été fixé pour l’éolien par l’arrêté du 17 novembre 2008. En 2015, il est de 19,5 €/MWh, alors que le prix de vente réglementé aux consommateurs est de 0,40 ht du kwh. Le coût de revient de l’éolien est basé entre 70 et 150 euros alors que pour le nucléaire, même si nous n’avons pas exactement le prix réel, ce coût serait de 20 euros, le différentiel est considérable, surtout que les centrales françaises sont en grande partie amortie. Mais nous ne devons pas oublier les autres coûts induits par le nucléaire dans les déchets indéfinis dans le temps, par exemple. Le coût supplémentaire pour les clients des opérateurs historiques se situe à environ 5% des factures. Nous constatons aujourd’hui que sans cette obligation l’éolien ne serait pas rentable. Ce qui oblige les opérateurs historiques à facturer ce surcoût à l’ensemble de ces clients, c’est donc le client final qui paie la note.
Ensuite, nous constatons que ce coût de rachat permet à des groupes de s’enrichir pour des investissements qui finalement sont payés par d’autres. Il faut vraiment se poser la question, est-ce normal que la puissance publique permette l’enrichissement d’entreprises étrangères avec les impôts et les prélèvements des Français. Pour l’éolien offshore le coût du MWH est lui encore plus élevé allant de 120 à 250 euros. Son avantage est quand même important dans le fonctionnement dans le temps, car si sur terre il est d’environ 30% du temps en mer il est du 50%. Il est donc plus cher, mais avec un fonctionnement plus long. En France le pic de consommation est vers 19 heure, là nous avons également un problème pour les énergies renouvelables, car se sont les autres typologies d’énergie qui doivent prendre le relais, sans le nucléaire, comme en Allemagne, il a fallut remettre en route des centrales aux charbons, bien plus polluantes.
Voilà, j’ai tenté de vous expliquer un peu les chiffres qui représentent les coûts réels de l’éolien, il s’agit bien d’un problème de volonté et de préparation du grand public, si nous devons continuer comme ça, l’électricité en France devra augmenter de façon importante, probablement en se rapprochant du coût de l’Allemagne, soit une hausse de près de 50% par rapport au coût d’aujourd’hui. Est-on prêt à cette augmentation ?
Ensuite, nous avons un autre problème, la décision du tout électrique, notamment pour les automobiles, si tout le parc Français passait à l’électrique nous n’aurions pas suffisamment de capacité de fourniture, même pour le coup avec nos centrales nucléaires, serions nous prêt à nous passer d’un certain nombre de possibilités de déplacement et de facilité dans notre vie de tous les jours ?
Depuis l’époque des lumières, jamais un pays occidental n’a décidé une détérioration de sa qualité de vie, là également sommes-nous prêts à une moindre qualité de vie ?
Toutes ces questions sont à nous poser avec toute l’honnêteté indispensable à la création d’une nouvelle civilisation, je ne suis pas devin sur l’acceptation des Français, mais je les connais un peu et je ne suis pas certain de cette acceptation.
Ph Sallanche 2017