L’entreprise
Nous voici à la veille d’information importante sur la simplification administrative dans la création et la gestion des entreprises. Mais cela ne va pas changer grand-chose dans les jours à venir, dans l’attitude et le sentiment que portent les entrepreneurs sur l’état français. Il reste dans l’état d’esprit du public une réticence et surtout un malaise sur ce qu’est une entreprise, sur sa gestion, sur son rapport à la population, sa capacité à partager ses bénéfices, tout ça à cause de l’attitude des gouvernants actuels. En effet il n’est pas possible de dénoncer les patrons sans jamais faire de distinction entre les différents types de patron, il n’est pas acceptable de voir mettre au pilori des personnes parce qu’ils appartiennent à un groupe sans autre distinction. Mon article de cette semaine va donc porter sur l’entreprise, pour apporter une vision plus réelle et optimiste, sur ce dont les gens parlent au café du commerce, sans jamais avoir fait un minimum d’effort pour comprendre ce qu’est une entreprise.
Dans l’économie occidentale, l’entreprise est un échelon indispensable, mais je voudrais vous faire toucher du doigt ma définition de l’entreprise. Si vous recherchiez la définition juridique, vous trouveriez probablement quelques choses comme « l’entreprise est une réalité socio-économique » ou « L’entreprise est l’organisation qui réunit les éléments de la production et qui les dispose de façon à l’accomplir ». Moi je voudrais vous apporter une autre vision ou plus exactement une vision quelque peu différente.
L’entreprise est un être vivant, ma façon de vous la présenter est plutôt de faire une comparaison avec l’humanoïde (l’homme) que vous donnez des définitions lourdes et quelque peu austère.
Si nous imaginons que l’entreprise est un homme, alors les mains, les pieds seraient les employés, les ouvriers, les nerfs et les vaisseaux seraient les cadres de proximité, le cerveau, la direction. Comme vous pouvez le constater cette comparaison nous permet de bien visualiser chacun des acteurs de l’entreprise, alors allons un peu plus loin. Tout est indispensable dans l’homme, et donc tout est indispensable dans l’entreprise, le foie serait à mon sens la comptabilité, les reins seraient l’audit – le contrôle de gestion, le cœur la direction commerciale.
Alors, maintenant imaginez une entreprise sans ouvriers, employés, ou alors un corps sans mains, sans pieds, même s’il existe bien un Philippe Croizon, cependant il s’agit là d’une exception. Les tentatives d’usines sans ouvriers lancées il y a quelques années ne sont que pure imagination intellectuelle. Je suis capable moi aussi de prévoir des milliers d’emplois par des créations d’immeubles sur des fonds d’État, pour lesquels les ventes n’auraient pas d’importance et seraient décorrélé des besoins réels du pays. Ah, mais je suis bête cela a existé, en Espagne. Et oui l’imagination de nos dirigeants est sans limites. Reprenons, une entreprise sans comptabilité ou sans service commercial ne pourrait fonctionner longtemps, car il faut bien vendre sa production, ensuite il faut bien la comptabiliser afin de ne payer que ce que doit l’entreprise, en charges sociales et impôts. Une entreprise en bonne santé est une entreprise où tous ces organes fonctionnent correctement.
Comme tout corps l’entreprise a besoin de manger afin de pouvoir continuer à effectuer les actions de distribution. Ce que je veux vous faire entrevoir, c’est qu’une société, quelle qu’elle soit, doit faire du bénéfice pour investir dans l’avenir, pour payer ses investissements passés et rémunérer ses actionnaires. Il ne faut pas oublier que l’actionnaire, qu’il soit un ou plusieurs, particulier ou société, est une personne qui apporte des financements gratuits, qui prend le risque de perdre, tout ou partie de son apport. il vit dans l’espérance de gain futur.
Maintenant regardons de plus près ce qui ce passe en France. La création d’entreprise est régie principalement par deux grandes formes d’organisation, l’artisanat, qui dépend des chambres des métiers ; les sociétés, qui dépendent des chambres de commerce. Le créateur d’entreprise qui souhaite démarrer sa nouvelle entité sous la forme d’une société est confronté au choix de la structure à créer. En effet, la loi a mis en place différentes formes de sociétés, dont les règles de fonctionnement diffèrent, qui n’entraînent pas toutes les mêmes conséquences quant à la responsabilité juridique des propriétaires ou associés. Le choix de la forme de société a par ailleurs des impacts sur les régimes fiscaux et sociaux, des revenus tirés de l’activité. La presse met en avant soit les réussites soit les faillites, mais rarement ce que ça a coûté aux diverses personnes pour en arrivée là. Si vous réussissez alors vous êtes un génie, au moins pendant quelques jours, avant que n’arrive les jalousies, personne ne regarde si vous avez dû travailler pendant plusieurs années quinze heures par jour, horaire que ne ferait pas le commun des mortels. Maintenant, imaginez que vous ne réussissiez pas, alors là non seulement vous avez perdu souvent plusieurs années, mais en plus vous avez hypothéqué une partie non négligeable de votre avenir, et ça personne ne le voit.
Examinons la création d’entreprise. Pour mettre en place une société il faut dans un premier temps avoir un projet, donc tout commence par une idée, en amont de la création il faut rédiger un business plan, l’établi sur au moins 3 ans pour comprendre quel sont les objectifs qu’il faut se fixer. La deuxième partie est de vérifier les ressources financières indispensables à la vie de l’entreprise sur les premières années, car si les charges inhérentes, sont peu importante la première et la deuxième année, celles-ci sont rattrapées la troisième, elles doivent donc être prévues dès le départ. Il s’agit là de la première raison de faillite des sociétés dans les cinq ans suivant la création. Après quoi, il faut vérifier que son idée est réalisable, attention au projet mal ficelé, ou qui serait trop concurrencé. Ensuite il faut mettre en adéquation le type de société avec son projet, SARL, SA, SAS, etc. C’est là qu’un autre parcours commence, celui du dépôt des documents de création. Il s’agit en France d’un vrai parcours du combattant. J’ai entendu et même vu des sociétés qui ont dans l’obligation d’attendre entre cinq et neuf mois pour obtenir leurs RCS (Registre du commerce et des sociétés). Cette difficulté est complétée par une frilosité voir une volonté de ne pas faire des banques. Simplement pour ouvrir un compte, déposer un capital, il faut quelques fois prendre plusieurs dizaines de rendez-vous, jusqu’à ce qu’un banquier accepte votre ouverture. Le principal problème de la création d’entreprise en France tient dans ces deux informations ci-dessus, trop compliqué et pas suffisamment d’implication de l’économie bancaire. Mais nous reviendrons plus tard sur ce sujet. Et notamment dans le prochain article où je vous parlerais des autoentrepreneurs.