Depuis plusieurs jours je me pose des questions sur l’attitude de nos femmes et hommes politiques. En effet, j’ai depuis toujours aimé la politique, mais pas pour en faire, mais en qualité de percepteur du détail des discours, d’amoureux des mots et surtout très intéressé par les voies prisent par ceux qui nous proposent de nous représenter. Les polémiques ont toujours été de mise dans les combats tactiques de ces personnalités, pour qui souvent un bon mot ou une dénonciation vaut largement une preuve ou une démonstration. Mais aujourd’hui, nous allons bien plus loin encore, ainsi un homme politique se transforme, devant des étudiants d’une école de commerce de Lyon, en matador, se croyant par là bien au-dessus de tous, critiquant sa propre famille politique et déclenchant des polémiques inutiles.
J’ai vu aussi une autre chose qui m’a frappé, ces derniers jours, mais pour comprendre je vais retourner il y a quelques années en arrière. Il y a trente ans, j’ai rencontré quelques personnalités politiques, allant de la gauche à la droite. Par exemple, j’ai rencontré Patrick Devedjian, avant qu’il devienne l’homme politique bien connu, et puis je l’ai revu plusieurs années après cette rencontre, je fus très surpris quand il est venu me parler en m’appelant par mon prénom, j’ai eu la même histoire avec Claude Bartolone, qui venant sur un salon, m’a parlé en me tutoyant et en reprenant mon nom se rappelant de notre dernière entrevue, comme si nous nous étions quittés la veille, je parle bien de personne qui ne m’ont rencontré qu’une ou deux fois et sans que pour autant je ne représente une personnalité importante. Mais il y a quelques jours, j’ai revu madame Valérie Pécresse, et alors qu’elle m’avait rencontré pendant un salon, le made in France, et alors qu’elle était restée sur mon stand pendant un très long moment, que notre société faisait parti des cinq sociétés misent à l’honneur, que nous avions discuté de la fabrication française, un long moment, quelques mois plus tard elle ne m’a pas reconnu, nous voyons là une différence flagrante de l’intérêt pour les gens rencontrés par notre nouveau personnel politique.
Dans les temps, dit ancien, l’homme politique avait une vraie empathie pour son public, même si toute cette chaleur humaine était quelque peu exagérée il n’en reste pas moins que d’être reconnu est le démarrage de la valorisation. Si je devais être plus claire comment faire confiance à une personne qui après avoir discuté avec vous sur un sujet très important, la fabrication française, n’est pas capable de vous reconnaître. Cela revient à dire que vous n’étiez pas sa préoccupation pendant cette entrevue ! Comment penser que le politique qui s’entretient avec vous à un quelconque intérêt pour votre travail et plus grave pour le travail futur de milliers de français, si cette personne chargée d’une grande région ne se rappelle pas ces interlocuteurs. Une fois de plus, je ne m’estime pas important, mais par cette petite contraction, je voulais vous faire toucher du doigt la grande différence entre les anciennes femmes et hommes politiques et les actuelles, formé dans les meilleures écoles, mais qui oublient très vite que l’engagement politique n’est pas pour soi-même, mais pour les autres.
Un politique se doit d’être dans l’empathie, ce mot est tiré de l’allemand Einfühlung, c’est la volonté de comprendre l’autre de l’intérieur, tout en sachant qu’il n’est pas possible de se mettre totalement à sa place, dans la compassion et compréhension. Je crois utile, à ce stade, de vous rappeler que la grande majorité des personnels politiques sont honnêtes, respectueux de leurs populations, ouverts aux autres et particulièrement dévoués. Mon intention n’est donc en aucun cas de les accabler, mais le risque de tout responsable, c’est d’oublier que leurs positions se doit d’être proche du sacerdoce, même s’il est mieux payer que celui des prêtes. J’ai très souvent rencontré des maires travaillant jusqu’à douze ou quinze heures par jour, y compris les week-ends, ce n’est pas pour rien que les maires sont les personnels politiques préférés des Français. Alors pourquoi quand ils arrivent à des responsabilités plus importantes, certain oublie ce qu’ils étaient au début, cela en va de même et je dirais, surtout, pour les personnalités de premier plan.
Alors mesdames et messieurs les politiques, je vous suggère de revenir aux bases mêmes du travail d’élu, être au service des autres.
Philippe Sallanche 2018