Nous revoici dans une période de grève et si nous n’y prenons pas garde, nous atteindrons, très bientôt, le début de la fin…
La fin d’un monde, où il y avait une forme de construction bicéphale de l’économie, d’un côté le gouvernement et les grands patrons de l’autre, les syndicalistes, ils discutaient avec pour les seconds, des connaissances très limitées de la réalité des capacités de trésoreries des entreprises, mais où la confiance était de mise.
La fin d’un monde, où l’égalitarisme était le point à atteindre, où certains croyaient qu’il était possible de faire des grèves par procuration, sauf que cela était toujours au bénéfice des mêmes.
La fin d’un monde, où l’information mettait plusieurs semaines avant d’arriver à la connaissance du grand public, et où elle n’était pas toujours bien comprise, mais ne pouvait être remis en cause, mais où le respect de l’autre était toujours de rigueur, où les journalistes n’auraient jamais donnés une information non vérifiée, simplement pour faire du bruit.
La fin d’un monde, où les syndicalistes ne cherchaient pas à tricher pour que cela coûte le moins cher possible, avec le maximum de gêne pour les consommateurs, sans aucun respect pour ces derniers.
Je voudrais simplement rappeler quelques vérités. Nous avons à ce jour trois millions et demi de chômeurs sans aucune activité, environ un million et demi de chômeurs avec une petite activité, un million de personnels en formation, qui ne seront pas toutes suivis d’un emploi, car trop souvent sans rapport avec les besoins de notre pays. Onze millions de personnes travaillant pour des salaires au SMIC et pendant ce temps, les personnels des entreprises nationales ou internationales vont nous plonger dans trois mois de perturbation. D’abord la SNCF, posons-nous une ou deux questions. Cette société va avoir un changement de culture relativement rapide, car l’ouverture à la concurrence est inéluctable, l’ouverture à la concurrence du transport ferroviaire en France, ou la libéralisation du transport ferroviaire est une directive européenne qui a été transposée dans le droit français. La transposition des textes européens et la définition des modalités précises de l’ouverture à la concurrence sont du ressort de l’État. L’Autorité de régulation des activités ferroviaires doit veiller au bon fonctionnement, notamment économique, du secteur et à l’équité entre les opérateurs. C’est justement là qu’est le problème. Il est totalement impossible de faire des employés, des nouveaux opérateurs des fonctionnaires. La SNCF doit donc maintenant faire de ses salariés des personnels de droit commun, ce que ne veulent surtout pas les syndicats, car ils ont là leurs principales forces. Bien sûr sans revenir sur les fonctionnaires déjà validés. Je voudrais également vous rappeler que la SNCF a déjà profité de cette ouverture des marchés européens, en prenant des lignes, notamment en Angleterre, mais aussi en Europe occidentale, centrale et du Nord, aussi bien en transport de voyageurs et de marchandises. Pour la RATP, même combat, mais là, la fin a déjà commencé. Des trains automatiques sont mis en place, d’abord sur une première ligne et demain sur une deuxième. Je ne peux qu’espérer que la totalité des lignes soit mise en automatique, sans conducteur, afin de ne plus avoir cette épée au-dessus de nos têtes d’utilisateurs. Avec l’amélioration des techniques cela devient possible et qui seront au final les perdants, les employés, alors j’encourage les syndicalistes à réfléchir à ce que les technologies vont petit à petit leur enlever leurs pouvoirs de nuisance. Ce qu’il faut toujours rappeler, c’est que ces personnels sont tous payés par nos impôts, nos cotisations, mais aussi nos participations. Nous devrions être associés, nous les utilisateurs et les payeurs, par les syndicats, avant chaque grève, mais bien sûr, là pas question de nous demander autre chose que payer. Aujourd’hui les pertes de la SNCF sont considérables, car depuis pratiquement toujours, la SNCF a été déficitaire, sauf depuis deux ans, et comme toujours en France, personne ne veut rembourser les dettes, car l’argent ainsi gagner devrait aller aux salariés ou aux actionnaires. Même si pour ces derniers, il s’agit de l’état. Mais dans les conflits, il y en a un qui est encore plus insupportable que les autres, Air France. Notre compagnie aérienne nationale, qui depuis des années a un coût de reviens qui se situ au alentour du double des autres compagnies aériennes de la planète. Ses pilotes toujours prompts à se mettre en grève, sont rénumérés à des niveaux indécents. Si j’osais je comparerais les autres responsables de vies humaines en rapport aux pilotes d’Air France. Par exemple un médecin, qui a environ un roulement de mille patients est en moyenne un demi-pilote, un roulant de la SNCF un quart de pilote, ou alors un chauffeur de bus transnational est à moins de vingt pour cent de pilote. Cette société vient de passer dix ans dans le rouge, perdant des parts de marchés, ayant des difficultés de trésorerie et où dès la première année où enfin ils sont dans un début de redressement, ils se mettent en grèves pour obtenir toujours plus.
Nous sommes dans un pays bizarre, où les syndicalistes voudraient de l’égalité entre tous les ouvriers ou employés, mais avec des avantages uniquement pour leurs ouailles, ou plus exactement pour ceux qui sont syndiqués. Un pays où les plus chanceux en veulent toujours plus, même s’ils sont déjà bien servis et même si cela est au détriment de leurs propres sociétés. Où des personnels qui ne risquent pas le chômage, mettent en périls ceux-là même qui recherchent au moins quelques heures de travail pour survivre. Un pays où les hommes politiques ont oublié qu’ils étaient là avant tous pour servir et non se servir. Où les juges ont oublié depuis longtemps la veuve et l’orphelin pour tenter de se faire de la publicité personnelle, en oubliant l’impartialité et la défense du plus faible et surtout de ne jamais laisser son opinion personnelle intervenir dans les débats de justice. Où la presse oubliant elle aussi la réalité de son combat pour combattre la réalité.
Oui nous vivons dans un drôle de pays, qui pourtant a depuis la nuit des temps été montré en exemple pour la liberté de son peuple, la beauté et de la multiplicité de son paysage. Je voudrais simplement dire à tous ces oiseaux d’arrêter de détruire mon pays.
Philippe Sallanche 2018