Voici maintenant deux jours que l’interview de deux journalistes provocateurs avec le président de la République est passée. Mais quel est le résultat de ce combat de Brancaille[1] ? Car il ne pouvait s’agir de combat de boxe, comme présenté par certains journalistes, dans ce sport où pour certain cet art, il y a des règles qui manifestement ne sont pas connus par deux personnalités qui croient depuis de longues saisons que la bagarre et l’agression sont la preuve de leurs qualités de journaliste. Le plus étonnant est qu’il y a toujours des politiques pour rencontrer ces deux personnalités. Non seulement leurs seuls plaisirs est, et a toujours été, du sang, de la sueur et un bon paquet de testostérone, «Âmes sensibles s’abstenir » mais en plus il n’en ressort que très rarement des informations réellement nouvelles ou permettant de faire avancer les choses.
Cela fait trop longtemps que les intervieweurs français regardent sans rien dire, que ce soit BOURDIN, PLENEL ou encore ANGO, sont des personnes qui n’ont pas d’importance pour le fond mais uniquement sur la forme. Ils érigent comme capital principal de valeur absolue du contact. Nous ne pouvons continuer à regarder ces pseudo-journaliste, plus bagarreurs de cour d’école que de valeur de réflexions, sans rien dire et surtout sans critiquer ces attitudes. La valeur de l’insulte ou de l’invective est pour eux la forme absolue de l’interview. Je préfère du respect et du constructif, que nous pourrons regarder plus tard sur la réalisation des promesses plus que de ne rien retenir d’une forme de confrontation stérile.
Pendant ces deux heures quarante, rien sur l’école et son futur, rien sur l’organisation du travail, rien sur l’avenir de notre pays, sur ce que pense le président des grands travaux à venir, ou pas d’ailleurs. Où étaient les préoccupations des français pendant ce temps, pourtant dans un salon qui avait vu la signature de la déclaration universelle des droits de l’Homme en 1948, il y avait là des discussions possibles. en utilisant le lieu. Maintenant regardons un peu la technique employée par ces deux journalistes. En appelant en permanence le président par son prénom et son nom sans jamais utiliser le terme président, Machiavel ou Hobbes ont tous deux fondés la philosophie politique. Même s’ils ne sont pas du même pays, comme science, en la séparant nettement de l’éthique, c’est un peu près ce que voulaient faire nos deux compères, en créant peut être le journalisme moderne. Mais s’il n’y a pas d’éthique et si une personne élu des français n’a pas d’importance aux yeux des journalistes, alors ils peuvent manquer de respect au vote et aux élections, cela prouve simplement qu’ils n’étaient pas journalistes à ce moment précis, mais des commentateurs de l’actualité. Pendant le débrief de l’émission, Bourdin ou Plenel ont expliqués se moquer des hauts cries de leurs confrères ou des politiques, sous couvert de leurs professionnalismes et de leurs haute opinion d’eux-mêmes. Mais quand est-il réellement de ce débat, entre les invectives, les coupures de paroles, le brouhaha dû au fait que chacun jouait son propre jeu sans s’occuper de la constance et de la discussion autour de sujets utiles au débat. Je ne peux dire si le président a été bien élu ou pas, s’il n’a obtenu que 18% au premier tour, ce qui est matériellement faux. Cela a t-il d’ailleurs une importance quelconque puisqu’il a été largement élu, en fin de compte. Du temps a été passé à parler de la Syrie, grève à la SNCF, suppression de l’ISF et de la taxe d’habitation, blocage des universités, toujours le passée, enfin il y a eu la phrase qui tue, par Edwy Plenel, « Vous n’êtes pas le professeur et nous ne sommes pas les élèves » qui date des années 80, prononcé par François Mitterrand, nos compères seraient t-ils restés dans ces années là, auquel cas ils auraient simplement et pratiquement quarante ans de retard.
Je reconnais au moins une chose au président, même si je ne comprends pas pourquoi il a décidé de s’associer à cette mascarade d’interview, il est courageux.
Alors Jean Jacques Bourdin s’en moque, des critiques, des journalistes, des politiques, mais je crois avant tout qu’il se moque de nous les Français en ne faisant rien d’autre que s’écouter lui-même.
Philippe Sallanche 2018