Après la Panthéonisation de Simone Veil, je crois important de vous rappeler pourquoi il est important de se souvenir du passé et pourquoi il est important de continuer à faire l’Union en Europe. Mais j’aimerais revenir sur un mot beaucoup usité actuellement sans vraiment savoir à quoi il fait allusion et pourquoi a-t-il était créé. Ce mot est « Génocide ».
En France, un premier mot avait été créé pour parler du massacre des populations civiles de Vendée perpétré sur ordre de la Convention, le néologisme Populicide. Gracchus Babeuf sous la Révolution française l’avait imaginé pour désigner ces carnages. Mais c’est en 1944 qu’un professeur de droit américain d’origine Juive polonaise, Raphael Lemkin, a créé à partir de la racine grecque γένοςgénos, « naissance » et du suffixe -cide, qui vient du terme latin caedere, « tuer », le néologisme « Génocide ». Le terme génocide est apparu pour la première fois dans son étude Axis Rule in Occupied Europe, publié en 1944 par la Fondation Carnegie pour la Paix Internationale. Il est introduit au chapitre IX intitulé « Génocide » pour tenter de définir les crimes perpétrés par le gouvernement des Jeunes-Turcs de l’Empire ottoman à l’encontre des Arméniens pendant la Première Guerre mondiale, puis de ceux dont furent victimes les Assyriens en Irak en 1933, puis il sera mise en avant et repris de façon permanente, après la Seconde Guerre mondiale, pour parler des exactions commis par les nazis à l’encontre des peuples juif, slaves et tzigane.
Je voudrais rappeler une phrase attribuée à Hitler « Qui se souvient encore du massacre des Arméniens? » pour répondre à des questionnements sur les futurs massacres des populations juives, slaves et tzigane. Cela prouve si besoin en était encore utile, qu’il ne faut jamais accepter les discours belliqueux de dirigeants, qu’ils soient Européens ou venant d’autres contrées. C’est uniquement notre capacité à refuser d’écouter les déclarations, ne voulant que diviser nos populations, qui empêcheront les prochains dictateurs d’arriver au pouvoir. Mais le combat se doit d’être permanent. Ne jamais se satisfaire d’accord de petite politique politicienne, ne pas permettre à un coté de l’écheveau, droite ou gauche, de faire montrer les extrêmes opposés, pour garder un pouvoir qui finira de toute façon par changer de mains. Ne jamais se satisfaire de termes agressifs inutiles et toujours défendre son positionnement avec bienveillance. Enfin, il ne faut jamais accepter tous les types de négationnismes, à l’encontre des populations meurtris. Aujourd’hui, comment comprendre que certains pays ne reconnaissent toujours pas le génocide des Arméniens par le gouvernement des Jeunes-Turcs de l’Empire ottoman entre 1915 et 1917, des Assyriens, un massacre commis en août 1933 par le gouvernement irakien, moins connu que le génocide des Arméniens ou des Juifs. Celui des Tutsis, parfois appelé génocide rwandais, qui eut lieu d’avril à juillet 1994, et bien d’autres massacres de population qui n’ont souvent pas été souligné par la SDN ou par la suite par l’ONU. Comment comprendre que des pays qui ont été touché dans leurs sang, ne font pas ce devoir de mémoire indispensable à la vie en communauté, repoussant toujours des explications et prenant le risque de voir des populations s’entredéchirer des années après. C’est pourquoi, il faut toujours apporter un soutient à ceux qui après avoir accepté de regarder la vérité dans les yeux sont capables de se serrer la main pour construire un avenir en commun.
Il est indéniable qu’il s’agit là d’une des qualités de Simone Veil, en se battant pour la réussite de l’Union Européenne, en acceptant que l’Allemagne d’aujourd’hui ait un rôle dans cette construction et c’est pour ça que je vous propose de continuer ce combat l’année prochaine, en votant pour les parties s’engagent dans ce sens.
Philippe Sallanche 2018