Tout d’abord, je suis étonné de ce type de classement, en plus effectué par l’OCDE, qui est une organisation de coopération et de développement économiques. Son activité est de faire des études économiques avant tout. Faire un classement sur le traitement de maladies est vraiment quelque chose qui sort totalement de leurs prérogatives, et même si j’ai des réserves sur ce travail, j’ai regardé quand même les résultats imprimés dans la presse du jour. J’aimerais vous donner mon avis sur ces pseudo-classements. Pour commencer, je suis toujours étonné de voir des hiérarchisations entre des pays aussi différents que sont, par exemple, la France et le Danemark, voire le Groenland. Bien entendu, je ne recherche pas à minimiser l’un de ces pays, mais je voudrais vous faire remarquer que si vous compariez un commerce de proximité et un hypermarché, cela ferait hurler tous les commentateurs qui nous diraient, et ce de façon tout à fait normale, qu’il est difficile de comparer des choux et des bœufs, même si tous les deux vont, à la fin, vous nourrir. Mais ce type de comparaisons m’a toujours exaspéré. Ensuite, le deuxième oubli et qui est, pour moi, le plus important, c’est le facteur chance, ou plus précisément le facteur malchance, car si un pays est touché plus qu’un autre, c’est très souvent dû à une action qui s’est faite à un très mauvais moment. Par exemple, si en Italie la contamination est arrivée par les échanges directs et permanents avec la Chine, en sachant bien entendu que ce Covid19 est invisible et discret pendant un certain nombre de jours, voire de façon permanente chez un grand nombre de malades dits asymptomatiques, la contamination passe donc totalement inaperçue, pour la France.
Nous pouvons expliquer la contamination de grande ampleur par une organisation cultuelle en Alsace et qui a essaimé partout en France, jusqu’en Outre-Mer. Cette réunion de plus de 2.500 pratiquants ne peut être responsable de ce qui s’est passé, car à ce moment rien n’était interdit, et de plus, rares étaient ceux qui avaient une réelle inquiétude sur ce qui allait arriver. Ensuite, il y a les dirigeants qui, voulant faire preuve de volontarisme, sont partis du principe qu’il fallait laisser passer le virus pour obtenir une forme d’immunité collective. Là, je suis désolé de le dire, ils ont oublié qu’ils ont joué aux apprentis sorciers avec leurs populations. Malheureusement, nous avons, comme à chaque fois, des politiciens qui sont plutôt, sur l’échiquier politique, classés aux extrêmes, parmi le populiste. Au passage, l’utilisation de ce mot qui est tiré de façon quelque peu négative de populaire, est une absurdité, car vouloir être populaire est une obligation pour tout politicien, comment vouloir se faire élire sans être populaire ? C’est toujours le risque quand on crée des mots pour critiquer qui finalement font le lit des extrémistes de tout poil. Si nous prenons le cas de la Grande-Bretagne, Boris Johnson est parti de ce principe au début de la pandémie. Malheureusement pour lui, à vouloir jouer au matador, en rigolant de ce qui se passait ailleurs, il en a dû payer personnellement le prix. Mais, plus grave, en ne prenant pas de dispositions rapidement, il est quelque part responsable d’une partie des décès dans son pays. Mais que dire par exemple d’une Bolsonaro au Brésil, qui emmène son peuple au massacre ? Si nous imaginons qu’il a limogé son ministre de la Santé qui défendait la distanciation sociale pour lutter contre l’épidémie de coronavirus, nous ne pouvons que craindre le pire. Mais bien sûr il reste la plus grande économie du monde que sont les États-Unis. Là, également, au début une négation de la réalité, des messages contradictoires entre des médecins et la Maison Blanche, mais surtout, il semble que le principal travail du président Donald Trump aura été de trouver des boucs-émissaires. D’abord le combat avec la Chine, puis ce sera l’Europe. Enfin, dans ces derniers temps, les démocrates américains qui auraient laissé le système de santé dans un état lamentable, oubliant immédiatement que c’est lui qui a supprimé l’organisme de prévention des épidémies, renvoyant son directeur comme un malpropre pour cause d’inutilité et mettant de ce fait les États-Unis dans une impréparation totale. Comme vous pouvez le constater, des dirigeants pensent plus à l’économie qu’à leurs populations, c’est comme toujours, oublier qu’un mort est avant tout un petit morceau de l’économie qui s’envole. Pour terminer, il y a les pays totalitaires, très souvent des régimes communistes, mais pas que. Là, le peuple n’ayant que peu de valeur, et de toute façon ayant très peu d’information, ne sera soumis à aucune protection, sauf si cela peut permettre à ces pays de faire de la propagande.
La suite dans les prochains jours.
Philippe Sallanche 2020