Nous sommes arrivés à nous déconfiner, à porter des masques dans les rues pour éviter d’attraper ou de transmettre cette maladie, mais déjà, nous voyons des excès sur le canal Saint-Martin ou sur les quais de Seine. Même si cela pourrait se comprendre, nous voyons la limite de notre jeunesse française, éprise de liberté, qui n’a que très peu de risques, mais qui oublie que s’ils transportent le virus chez eux, leurs parents ou grands-parents sont eux à risque ; alors gardons un peu de distanciation sociale et surtout physique. Après pratiquement deux mois bloqués chez nous, il y a un besoin physique de sortir librement, de se balader dans les rues, même si elles sont encore très vides. De trop nombreuses boutiques sont toujours fermées, peut-être même qu’elles ne rouvriront pas, mais c’est la dure loi de l’entreprise, quelle que soit sa taille d’ailleurs, car nous entendons des cas de PME de plus de 2000 salariés qui ont déposé le bilan. Ce qui ne veut pas forcément dire liquidation, mais il y aura également des milliers de commerçants ou d’artisans, qui ne feront pas de bruit, mais qui vont encore dévaster nos centres-villes. À commencer par Paris, où je suis très inquiet pour les rues qui sont devenues des rues-vélo, interdisant de ce fait la venue des habitants des villes avoisinantes, sans compter qu’en vélo, pas de gros achats qui ne sont pas transportables. Il est dommage que la mairie de Paris oublie en permanence les besoins impérieux des entreprises. Déjà avant l’arrivée de ce coronavirus, je m’étais « amusé » à faire un comptage des magasins fermés dans les rues de ce 10ème arrondissement où je vis, qui pourtant ont toujours été des rues commerçantes, et le résultat fut que plus de 20% de ces commerces étaient clos, pour certains depuis longtemps, ce qui tenterait à prouver le peu d’intérêt qu’a actuellement Paris pour ses entreprises, commerces ou artisans.
Pour ce qui est de l’économie, après une semaine de déconfinement, il est possible de faire déjà plusieurs remarques. Un certain nombre de commerces n’ont pas effectué leurs réouvertures, trop compliquées ou trop chères pour le moment, dans l’installation d’un système sanitaire. Ensuite, il y a beaucoup d’entreprises qui ont redémarré de façon réduite, laissant une partie de leur personnel en chômage partiel, ou encore, pour un grand nombre en télétravail, ce qui revient à dire sans retour dans les locaux de l’entreprise. Je voudrais prévenir d’un danger avec le télétravail : comment créer un esprit d’entreprise avec de la distanciation sociale permanente ? Les employés ainsi éloignés des autres salariés seront-ils aussi appréciés que ceux côtoyés en permanence ? Une entreprise qui n’aurait plus que des personnels à distance sera-t-elle aussi agile que les autres ? Il y a beaucoup de questions sur le télétravail et même si un certain nombre de sociétés peuvent gagner en coût avec cette technique, notamment sur les mètres carrés, il n’est pas certain, au bout du compte, qu’il y ait un bénéfice, tant pour le salarié que pour l’entreprise.
La suite dans les prochains jours.
Philippe Sallanche 2020