Paris, Hidalgo et l’attitude du fait accompli.
Les élections sont maintenant derrière nous, mais nous avons les nouveaux édiles qui s’installent, et là c’est le travail politique qui commence. Pour Paris, c’est aussi le temps du fait accompli, et nous voyons chaque nuit de nouvelles installations de pistes cyclables de droits spécifiques, pour des associations proches de la gauche et du parti socialiste, sans, bien entendu, demander aux habitants qui vont supporter les problèmes, leurs avis. Enfin, pourquoi demander l’avis de gens qui vous ont élu et à qui vous n’aviez surtout pas annoncé votre volonté de tuer le commerce et chasser les entreprises de Paris ?
Ce qui est le plus grave, c’est que j’ai vu, il y a deux jours, les pompiers qui sont basés sur le canal Saint-Martin, canal qui a vu sa circulation totalement chamboulée sur la partie extérieure du canal, être pris dans un embouteillage. Car bloquer en partie les rues à cause du changement de possibilité de passer par-dessus le canal en voiture, et donc ne pas pouvoir se dégager, va mettre en risque les habitants de cette partie de la capitale. Demain, les pompiers ne pourront arriver à temps et cela fera des morts.
Mais nous pourrions regarder sur plusieurs arrondissements, par exemple du côté de la porte d’Orléans, qui est l’une des artères permettant de rentrer sur Paris, ou de la rue d’Amsterdam, qui accueillait deux voies de circulation dans un même sens, et qui a changé en une nuit. La situation est critique : dans ce quartier, la rue accueille un centre médical, avec 3000 patients qui ne peuvent plus traverser la rue, et en plus, les reports de circulation se font devant les écoles du quartier. Sans compter les accidents entre les vélos et les piétons, qui ne peuvent plus passer sans se faire agresser par des cyclistes qui pensent que la chaussée leur appartient, que les services de secours ne peuvent, que très difficilement, se rendre rapidement dans les zones où ils ont été appelés, pour cause de difficultés de circulation, etc…
Madame Hidalgo va devoir très vite se rappeler que le commencement des gilets jaunes s’est fait avec les problèmes de déplacement automobile. Alors, aujourd’hui, ma plus grande crainte est le démarrage de manifestations à Paris, pour cause de ras-le-bol.
La suite dans les prochains jours.
Philippe Sallanche 2020