Depuis l’élection des maires écologiques dans plusieurs grandes villes de France, nous voyons des décisions qui vont à l’inverse des paroles avant l’élection. Ainsi, les termes faire de la politique autrement et démocratie participative, qui étaient les leitmotivs de leurs campagnes, sont devenus des démocratures où tout est décidé sans aucune discussion. A Tours, la décision d’interdire un pont aux véhicules a été prise du jour au lendemain, sans même prendre le temps d’écouter les commerçants des deux côtés de la Loire. Sans compter qu’il n’y a que trois ponts pour aller d’un côté à l’autre et que les deux restants amènent directement aux grandes surfaces, pénalisant les commerces de proximité du centre-ville. A Paris et Lyon, des avenues ont là aussi été interdites aux voitures, avec comme explication les obligations dues au Covid-19. Mais, en réalité, il s’agit plus d’une volonté d’éliminer les véhicules dans les centres-villes, sans même prendre là aussi le temps de vérifier si cela ne va pas tarir les clients des commerces. À Bordeaux, aujourd’hui, c’est le sapin de Noël qui vient d’être supprimé, parce que le nouveau maire n’aime pas les arbres morts. Demain, nous ne pourrons plus fabriquer des meubles ou des maisons écologiques en bois alors, qu’en plus, ces arbres sont utilisés ensuite. Après les voitures, ce sont les fêtes qui vont être supprimées ? C’est oublier qu’à chaque fois qu’un évènement est supprimé, même si au départ il est remplacé, comme à Bordeaux par des spectacles vivants, demain ils seront eux aussi diminués, ou un choix sera effectué par rapport aux idéaux politiques. Qu’en sera-t-il de la pluralité ? Ne nous trompons pas à chaque fois que l’on oublie nos traditions, nous ouvrons la porte aux obscurantismes, mais aussi aux extrêmes. La France est un pays qui devient très rapidement éruptif, les gilets jaunes devraient nous le rappeler, et la limitation des libertés, ou des coutumes associées aux difficultés de vie, risque fort de nous convier à des lendemains qui déchantent.
Dans certaines villes, ce sont les crèches de Noël qui ont été supprimées, par des décisions de justice, pour respecter la laïcité, même si ensuite le Conseil d’État a décidé de les autoriser à nouveau pour la « dimension pacificatrice de la laïcité » des crèches. Mais dans la réalité, le bénéficiaire de ces décisions, dues à des associations dont la Ligue des Droits de l’Homme, en a été le Front national et, dans une moindre mesure, l’extrême gauche. Avec ces décisions à l’emporte-pièce, les maires écologistes et les partis du même cercle sont en train, en réalité, de se couper l’herbe sous les pieds, car demain le peuple se souviendra toujours de ceux qui lui enlèvent des libertés.
La suite dans les prochains jours.
Philippe Sallanche 2020