Depuis la nuit des temps, il y a eu des guerres dans le monde. D’abord entre des tribus, pour des raisons de territoires de chasse ou pour de l’eau, puis bien plus tard, ce furent les premiers affrontements pour des raisons de dieux. Des millions de personnes se sont battues pendant des croisades, pour prendre ou reprendre un lieu sacré et, malheureusement, les trois principales religions monothéismes y sont présentes, au même endroit, et s’y déchirent pour la prépondérance et surtout pour une pertinence de leurs dieux.
Mais la croyance est un processus particulier, mental, pour une personne, et pour elle-même. C’est une adhésion à une thèse ou une hypothèse, qu’elle considère comme une vérité absolue, souvent sans rapport avec des faits, ou même, en l’absence de faits, l’important est de confirmer cette thèse ou cette hypothèse. Ainsi, les croyances sont souvent des certitudes sans preuve, ou avec des écrits relatant des épisodes sans regard avec des réalités. En ce sens, la croyance s’oppose à la notion d’esprit critique. Elle ne trouvera son antithèse que dans les modèles scientifiques qui ne sont que des instruments qui permettent de concevoir commodément les phénomènes, pour les croyants. Mais il y a aussi les sceptiques, qui considèrent la croyance comme un partage de fausses nouvelles, jusqu’à la preuve du contraire qui, bien sûr, ne pourra arriver, car pour voir un dieu, il faut y croire. Maintenant, le concept philosophique de la croyance fait partie de la théorie de la connaissance. Depuis les travaux d’Edgar Morin, entre autres, la théorie de la connaissance est le plus souvent transdisciplinaire, multi-dimensionnelle et multi-factorielle, les croyances, qu’elles soient religieuses, scientifiques, superstitieuses ou autres, sont aussi des objets d’études de l’anthropologie culturelle. Pour Platon, la connaissance est définie comme une croyance vraie et justifiée. Mais aujourd’hui encore, des populations soignent avec des plantes sans même les connaître autrement que par la transmission verbale et les résultats qu’elles donnent ; ce n’est donc rien d’autre que de la croyance, ou de la connaissance par provision.
Pour les croyants des principales religions monothéistes, la connaissance est donc la transcription écrite dans les livres saints que sont la Bible, le Coran ou le Talmud. Ces livres de transmission datent d’une époque où savoir lire et écrire était l’une des plus importantes valeurs de la connaissance. En passant de siècles en siècles et de mains en mains, ils sont devenus des faits réels sans besoin de vérifications, mais aussi sans besoin de justifications ; et là nous pouvons nous poser des questions. Pourquoi les Musulmans et les Hébreux ne mangent-ils pas certains types d’aliments, en commun, bien sûr en dehors de ceux qui ne poussaient pas dans leurs contrées ? Nous pouvons penser que les premiers représentants de ces cultes ont pris en compte le même risque dans les pays où ils vivaient, avec ces produits et notamment le porc. À l’époque de l’interdiction, il s’agissait, probablement, de protéger les populations de maladies, ce qui prouve a contrario que les religions ne sont pas forcément une volonté de contraindre.
Je crois qu’il faut également prendre en compte deux informations importantes : chacune des religions monothéismes a, dans ces textes, des phrases qui rappellent que tuer un humain, c’est tuer l’humanité ou que sauver une vie, c’est sauver l’humanité, ce qui revient à peu près au même. Mais il y a aussi des phrases qui expliquent que vous êtes responsable de deux vies en plus de la vôtre, celles de vos enfants et pour les églises, les mosquées, les temples ou les synagogues. Dans ces deux phrases, vous retrouvez la principale valeur des religions, alors pourquoi tuer au nom d’une religion ? Je crois que c’est la principale question que doivent se poser les croyants et surtout se détacher de tous ceux qui disent le contraire, pour le bienfait de leur religion.
La suite dans les prochains jours. Philippe Sallanche 2020