Donald Trump, comme beaucoup de personnalités autocrates, pense détenir perpétuellement la vérité, qu’il distille en permanence, avec la complicité d’un certain nombre d’organes de presse, oubliant de ce fait les valeurs même de la presse. Mais pour toutes ces personnalités, leurs discours sont très souvent d’une faiblesse politique et d’une pauvreté intellectuelle désarmante : des phrases simples, sans fondement autre que l’accusation des dissemblables trop intellectuels, des gens en désaccord ou en contradiction. Dans certains pays, ils sont même passés par des disparitions souvent définitives. Mais ne nous trompons pas, en France, nous n’avons pas grand-chose à envier à tous ces pays, car nous avons, nous aussi, ce type de personnalité, et ça ne date pas d’hier. La simplification du discours politique est arrivée dans les années 80, au début avec simplement la condamnation morale des riches, comme si tous nos maux étaient la faute d’un petit nombre de personnes ; facilité intellectuelle insupportable, mais très peu critiquée par les ténors de la politique, dite de gouvernement. Ces politicards, au début d’extrême gauche et qui, étant en partie associés dans un grand mouvement avec monsieur François Mitterrand pour l’élection de 1981, ont lancé en France le début de cette période où non seulement la presse n’a pas eu la réaction qui aurait permis de relever les informations fausses ou du moins tronquées, mais, en plus, elle (la presse) n’a jamais pris le temps de faire des débats permettant de mettre à jours l’attitude de ces politiciens. Ensuite, l’extrême droite, avec J.M. Le Pen, s’est saisie de cette façon de faire. Déjà, la malhonnêteté des discours était bien ancrée dans ce parti, mais en partant du principe que personne ne prendrait le temps de répondre à une grande masse d’informations fausses, alors cela finirait par payer. Et même s’il y a une minorité de journalistes ou de politiques qui prennent le temps d’expliquer et de débattre sur ces informations simplifiées en prouvant que tout ne pouvait être traité ainsi, alors jamais nous aurions vu ces partis ou ces hommes politiques arriver à de tels niveaux de votants. Les intellectuels français, comme les intellectuels des autres grandes démocraties, ont toujours traité par le dédain ce type d’attitude, estimant que des informations incorrectes et/ou approximatives ne pouvaient être prises au sérieux ; cette suffisance stupide de personnes, pourtant bien formées, est probablement le premier problème. Le deuxième est que, cela faisant, des politiciens cette fois-ci proches des cercles du pouvoir dans les années 2000 à 2015 ont utilisé ces raccourcis pour atteindre le pouvoir. Comme par exemple faire dire qu’avec 4.000€ par mois, onétai riche, par un politicien qui, lui, émargeait à des montants bien plus élevés. Ou encore avec le fait d’utiliser des anaphores absurdes et n’apportant surtout aucune preuve ni validité sur une réalité, et bien sûr, sans réaction suffisamment explicite des contre-pouvoirs. Quoi répondre à une personne qui affirme qu’il sera le meilleur, à part, bien entendu, le traiter de mythomane ? Mais ça, c’est autrement plus compliqué à faire comprendre au grand public.
Voilà, aujourd’hui, les politiciens de tous bords ont petit à petit pris conscience de l’intérêt de la fausse information ou de la simplification du discours, du mensonge et de la poussée des faux coups de gueule devant la presse pour faire croire à un storytelling, ou plutôt, en français, à la mise en récit ou accroche narrative, d’une colère inventée. Ces méthodes de communication sont fondées sur une structure narrative du discours qui s’apparente à celle des contes de fées ou des récits pour jeunes enfants. Leur emploi, notamment en communication politique, devient quelque peu controversé du fait de son usage discutable et surtout laissant une place trop importante aux mensonges. Mais ne vous trompez pas, il y a toujours eu des façons de raconter de belles histoires par des partis politiques. Dans les années 1950, les communistes nous expliquaient, qu’en Russie, la vie était fantastique, et la preuve puisque monsieur Georges Marchais passait ses vacances dans une datcha en Russie, en oubliant volontairement qu’il faisait partie des privilégiés. Et encore, dernièrement, madame Ségolène Royal, qui est, juste pour le rappeler, entre autres énarque, et qui, pour critiquer le gouvernement en place, a fait parler le général de Gaulle, en demandant si ce dernier aurait livré la France à Amazon. Mais enfin, sommes-nous tous stupides pour écouter ce type d’argument, de petits mots que ces politiques distillent avec plaisir, mais qui sont totalement dénués de valeur ? Avant, les populistes étaient d’extrême gauche ou droite, maintenant ils sont socialistes, républicains ou encore LREM, ils sont partout et détruisent la démocratie. Trump en est l’exemple le plus frappant refusant le résultat d’élections de son pays, mais demain, ce sera en France…
Prochaine tribune dans les prochains jours.
Philippe Sallanche 2020