Ce matin, je marchais sur un trottoir d’environ un mètre de large quand est arrivée, devant moi, une femme à vélo, roulant à une vitesse bien supérieure à la marche, avec sur le siège arrière, un jeune enfant d’environ deux ans. Mais voilà, pour passer, elle m’a obligé à me coller au mur de l’immeuble, alors je lui ai indiqué que faire du vélo sur le trottoir était interdit et que cela valait 135 euros d’amende. Là, j’ai eu droit à une volée d’insultes, une, notamment, m’a surpris :
« Je suis écologiste et élue, je ne prends pas ma voiture, pauvre C.., et je roule où je veux. »
Voilà que, maintenant, être écologiste donne des droits spécifiques… Mais je dois avouer que je ne suis pas étonné de ces manières. Depuis la décision de « tuer » la voiture à Paris et surtout de promouvoir le vélo, nous avons le droit à des attitudes complètement insensées. Ainsi, devant la gare de l’Est, il y a des feux rouges pour les voitures, mais pas pour les vélos ; résultat, pour traverser, vous devez vous méfier plus des vélos que des voitures pour poursuivre votre chemin.
La vérité est donc la valeur mise en place par le parti politique qui a le pouvoir. Cela consiste à ne plus penser et surtout ne plus discuter ; c’est en grande partie ce que nous expliquent les aujourd’hui les décideurs. Rappelez-vous la phrase d’André Laignel en 1981 : « À ce moment précis, son raisonnement bascule du juridique au politique. De ce fait, il a juridiquement tort, car il est politiquement minoritaire. » Bien sûr, il ne faut pas sortir une phrase de son contexte. Néanmoins, comment penser que ce sont les femmes ou hommes politiques qui sont les plus aptes à crier au scandale quand ils estiment qu’ils ne sont pas, au minimum, écoutés et qu’ils rendent une fin de non-recevoir aux autres. Ainsi, nous voyons principalement ce type de façon de penser à gauche de l’échiquier politique, André Laignel étant en effet socialiste, ou chez les extrêmes y compris les écologistes.
Le mensonge, qu’il soit direct ou par omission, n’est pas forcément celui auquel on pense directement, comme celui des enfants. Non, le mensonge en politique, c’est très souvent faire croire à des vérités que l’on sait fausses. Par exemple, depuis environ un an, nous avons droit à l’avertissement voire à l’invective des médecins, professeurs ou chercheurs sur la maladie Covid-19. Cela avait commencé par le problème des masques, il en manquait, mais un état fort ne peut l’admettre. Or cette erreur est encore payée aujourd’hui, même si la responsabilité est à mettre avant tout au précédent gouvernement, car il se trouve que la pénurie est due principalement à la bêtise des décideurs politiques sous François Hollande, et que, pourtant, ce problème était simple à régler à l’époque par la gestion des stocks, notamment avec ce que l’on apprend en école de commerce, FIFO (First-In, First-Out) et nous avons en France des spécialistes. Mais nous avons eu droit aussi au professeur Raoult et son médicament fétiche, la Chloroquine. Depuis le début, il sait automatiquement que ses conclusions sont erronées, c’est un grand chercheur et un spécialiste des maladies infectieuses, il est donc impossible qu’il soit passé à côté, surtout en décidant de ne pas faire d’étude randomisée en double aveugle. Son mensonge est à mettre au niveau de la bataille entre Paris et la province, un peu l’obsession de Robin des Bois. Mais nous avons aussi d’autres professeurs qui ne cessent de vouloir que leurs positions soient prises comme primordiales, jusqu’à critiquer le gouvernement, voire même pousser à l’absurde : c’est le cas de ce professeur, également maire de La Garenne-Colombes, qui aujourd’hui se voit déjà présent à la prochaine présidentielle. Toutes ces personnes ne sont pas stupides, bien au contraire, elles oublient simplement qu’un mensonge répété dix fois reste un mensonge et qu’un jour tout le monde le comprendra.
La transparence. Là, nous sommes dans ce qui est pour moi la pire des choses, car nous ne pouvons que constater qu’il y a autant de transparence que d’opinions, et que cela dépendra toujours de ce qui est présenté. En effet, nous voyons, depuis quelque temps, des personnalités demander de la transparence, mais seulement un certain type de transparence et aussi bizarrement que cela paraisse, c’est uniquement au pouvoir que cela est demandé. Il faut dire que si nous regardons les affaires Fillion, financement du FN, Ferrant, et la pire pour les socialistes Cahuzac ou Thévenoud, etc., qui ont été dénoncées comme non transparentes et qui n’auraient jamais vu le jour avec leurs soi-disant nouvelles lois, car en aucun cas les problèmes dénoncés auraient été déclarés. C’est même le contraire, aujourd’hui nous voulons tellement de transparence qu’ils voudraient interdire à des épouses ou des époux d’être collaborateurs de leurs conjoints, même si cela a toujours été leur métier. Nous touchons là à l’absurde. Il y a bien eu une série de lois pour mettre un terme aux comportements jugés répréhensibles au sein de la classe politique française, mais la confiance se met-elle en place par des décrets ? Je n’en crois rien, en plus, l’homme est un animal inventif : comme il est interdit d’employer un membre de sa famille alors les députés vont faire des emplois croisés ! Les lois de moralisation contiennent donc en elles-mêmes la possibilité de leur contournement. Et puis en parlant de la transparence, par exemple en matière d’écologie, où l’énergie est limitée à la capacité de connaissance et d’information transmise à la population, qui sait aujourd’hui où se trouve le problème du réchauffement climatique, au niveau de la surface de la Terre ou au niveau de la stratosphère ? Combien de temps faut-il pour que la pollution produite se transforme en risque ? C’est immédiat ou faut-il un siècle (par exemple) ? Pourquoi dans le dernier ouvrage de Météo France, il est dit de façon claire que pour les prochaines années et jusque dans les années 2050 à 2060, nous ne pouvons plus rien faire ? Et surtout pourquoi personne ne donne cette information au grand public ? Voilà pourquoi la transparence n’est rien d’autre qu’un écran de fumée qui ne sert qu’à faire paraître moins blancs ses ennemis. Il y a trop souvent une confusion entre probité et transparence, alors ne vous trompez pas, chaque fois qu’un politique réclame de la transparence, c’est avant tout pour éliminer un concurrent.
Prochaine tribune dans les prochains jours.
Philippe Sallanche 2021