Voilà au moins vingt ans qu’une de mes relations me rebat les oreilles avec la politique de la ville de Paris, sur les incohérences, sur les considérations de valeurs et de commerces, sur les petites injustices qui pourrissent la vie des Parisiens, sur les travaux dans les rues, trop souvent inutiles et désorganisés, sur l’argent des élus et sur le trop de fonctionnaires de la ville et leur invisibilité en cas de besoin. Bien sûr aussi sur la Police, qui distribue des amendes de stationnement, non pour la sécurité mais uniquement pour la caisse de la ville, et maintenant c’est la limitation à 30 km/h qui l’énerve, je pourrais même dire qui le rend fou de colère ! Au point même qu’il a dénoncé l’élection de la maire en expliquant qu’avec moins de 15% des Parisiens qui ont voté pour cette édile, elle n’a pas été élue et qu’il y aurait dû avoir une nouvelle élection. Mais voilà, depuis vingt ans, il n’est jamais allé voter, ce Parisien n’a jamais voulu se déplacer dans un bureau de vote. Et pas seulement pour la mairie, c’est pareil pour les législatives ou les présidentielles, jamais il n’est allé voter !
Et même si certains de ses arguments sont exacts et surtout frappés du coin du bon sens, et que, dans mon cas, citoyen qui n’a jamais loupé un vote, je trouve que la maire de Paris se trompe de sujet, que les écologistes actuels vont à l’encontre de la valorisation de l’économie/écologie à Paris et en France et que les problèmes qui vont en découdre seront plus graves que ceux actuels. Cela ne pourra être mesuré que le jour où nous ne pourrons plus changer et faire un retournement de tendance rapide. Comme pour l’industrie, nous devrons payer cette volonté par du chômage et la disparition de centaines d’entreprises, et pour Paris, cela sera la disparition d’un grand nombre de boutiques et de TPE/PME.
Alors je vous le demande, quel droit a-t-il de râler, de vitupérer contre une mairie, contre des lois ou même contre le président ? Car en refusant d’aller voter, il s’interdit de brailler ou de manifester, puisqu’il n’a pas participé à ce qui est le premier acte de la vie démocratique : désigner celui qu’il voudrait voir prendre la direction de la municipalité ou de la nation. Alors oui, bien sûr son champion ne serait pas forcément élu, mais avec seulement 30% de votants à Paris aux dernières municipales, nous avons atteint un point, pratiquement, de non-retour pour une démocratie moderne. Attention, ensuite c’est le début de la révolution et du risque de bataille rangée dans les rues de la capitale, ce à quoi l’édile actuelle devrait faire très attention, car elle sera la première visée.
Prochaine tribune la suite et fin dans les prochains jours.
Philippe Sallanche 2021