Les sifflets du stade

Tribune,

Un vendredi soir, vers vingt heures trente, après une très belle et très française cérémonie d’ouverture, beaucoup de gens couraient un peu partout, dans un village fictif, au son de l’accordéon, de la danse et des chansons, dans une ambiance atmosphérique passionnée. Si le but était de marquer les esprits, dans un sens qui voulait dire que la France est vraiment un pays à part, alors que d’un seul coup l’on apercevait la tour Effel et Jean Dujardin s’envolant pour récupérer un chapeau, à cent mètres de hauteur, dans un sens comme l’autre, le pari est réussi. Car encore ce matin, le monde se demande de quoi tout cela était fait et surtout pourquoi, alors demain, dans une semaine ou dans des mois, même si les principales critiques arrivent des Anglo-Saxons, ce qui n’a rien d’étonnant, cela fera parler. Et comme le disait Bleusten-Blanchet : « Qu’importe qu’on en dise du bien ou du mal, l’important c’est qu’on en parle » (même si cette citation vient de bien plus loin, de M. Antokolsky, dans la Revue de Paris en février 1897). Puis, vinrent les discours, dans un premier temps du président du World Rugby, la fédération internationale de rugby, sir Bill Beaumont, qui expliquait combien il était heureux d’être en France, pour cette deuxième Coupe du monde de rugby dans notre pays. À ses côtés, en second, Emmanuel Macron fit lui aussi, son discours d’ouverture officiel, et là, nous avons assisté à ce qui est le plus détestable actuellement chez nous, des sifflets et des huées à la face du monde ! Bien qu’il ait été suffisamment malin pour les faire taire en faisant applaudir notre équipe nationale, toujours est-il que tous ces Français sont en permanence dans l’erreur et l’oubli de la valeur de notre beau pays de France. Après cela, comment espérer que les autres nous aiment, si nous ne sommes pas capables de nous aimer ? Il en est de même pour les annonces de grèves émanant des syndicats, notamment FO : être prêt à sacrifier la France pour de petits profits personnels est franchement dégueulasse (veuillez m’excuser pour la familiarité du terme, mais je n’ai pas trouvé mieux, ni pire). Concernant le problème des retraites, il est important de faire deux rappels : premièrement, syndicats et patronat sont obligés de prendre, d’un commun accord, pour le privé, avant même la création de la nouvelle loi, la décision d’instaurer l’âge de départ à la retraite après 63 ans ; car sinon, il y aurait eu une décote de 10 % sur la retraite complémentaire. Et bizarrement, fin 2022, la moyenne de l’âge de départ à la retraite était fixée à 63 ans et un mois. Par conséquent, aujourd’hui, lorsque les syndicats parlent de retraite à 62 ans, il s’agit d’un mensonge, sauf bien sûr s’ils ne parlent que des personnels et travailleurs du public. J’ai aussi regardé à quoi ressemble la retraite d’une aide-soignante dans le privé et dans le public (Hôpitaux) : résultat, il y a 30 % d’écart en avantage pour le public. Toutes les plus petites retraites constatées, pour des périodes complètes de cotisation, le sont toujours dans le privé, là aussi, cherchez l’erreur. Depuis maintenant trente ou quarante ans, je sais que les syndicats ne s’occupent réellement que du public, mais en matière de retraite, il serait temps que la vérité éclate.

J’espère que nous pourrons enfin retrouver des amoureux du sport, réels, qui ne feront pas de politique, dans les stades du moins, afin que nous puissions, enfin, être vraiment tous ensemble pour soutenir l’action des équipes de France. Je sais que nos femmes et hommes politiques sont souvent toujours prêts à parler de sport, mais sont-ils prêts à faire taire les sifflets plutôt que de vouloir utiliser les télévisions et les médias du monde pour leur petit bénéfice personnel ?

Philippe Sallanche 2023

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