La bête : ce sont les théories du complot, la terreur qu’un certain nombre de gens mettent sur les autres, en racontant n’importe quoi. Depuis trop longtemps, les démocraties n’ont pas réussi à faire en sorte que les démocratures ou dictatures arrêtent cette volonté de déstabilisation des pays libres. D’abord, en faisant croire que les libertés étaient menacées, même si elles sont toujours plus réglementées. Il n’y a que dans les pays démocratiques, que sur Internet, vous pouvez être anonyme et critiquer le pouvoir en place. Aux adorateurs de la Russie ou de la Chine, qui critiquent si librement et si facilement la France, l’Amérique ou encore l’Union européenne, essayez donc d’en faire autant dans les pays que vous défendez, avec un tel acharnement. Dites-vous plutôt : « Si j’étais dans un de ces pays dictatoriaux, ou à gouvernement communiste comme la Corée du Nord et la Chine, la Russie ou bien islamique, comme l’Iran, le Pakistan, l’Indonésie, l’Afghanistan, etc., aurais-je la liberté d’expression et d’écriture que j’ai dans mon pays démocratique ? » Là-bas, les opposants sont tout simplement exterminés, de façon directe, comme Alexeï, ou déportés dans le Grand Nord comme tant d’opposants. Hier, j’ai même lu une personne, excusez-moi, mais qui défendait le RN, qui expliquait que si nos journalistes allaient interroger les Russes, ils n’en trouveraient aucun pour dire, vouloir envahir l’Europe ! Mais comment est-il possible d’être d’une telle mauvaise foi ? Qui parle librement dans un pays totalitaire ?
L’iconoclaste : j’aurais pu mettre au pluriel ce terme, car en réalité, ils devraient être deux, au minimum, ou plutôt même cent dans cette tribune. Mais je vais me limiter aujourd’hui à l’un d’eux : J.L.M. Nous avons là un homme particulier, comme un ancien premier secrétaire du parti communiste, Georges Marchais, qui, lui, malgré ses rodomontades, nous faisait plutôt rire, au contraire de celui-là, Mélenchon, dont la verve est plutôt méchante et nous mènerait au chaos. Pourtant, il fut un des collaborateurs de Mitterrand, et participa de ce fait à toutes les indélicatesses de ce temps-là, en croyant comme trop de gens, que notre époque n’a pas changé et que ce qui date d’hier se renouvelle aujourd’hui. Si je devais en citer une, je dirais que jamais avant Mitterrand, il n’y eut autant de personnalités écoutées depuis l’Élysée ! Et depuis cette époque non plus, d’ailleurs. C’est cet homme qui nous explique que le communisme ou le socialisme sont l’avenir et qu’il est interdit de faire des écoutes ! Que d’un côté, il faut défendre un pouvoir qui a décidé de soumettre un peuple, mais de l’autre, c’est le pouvoir qui se défend, qui a tort, et même si l’on n’est pas vraiment d’accord avec l’intensité de la contre-attaque. Mais voilà, si vous êtes de gauche, alors vous pouvez tout faire. Comment écouter encore cet homme, qui plus est, un milliardaire qui, comme son ancien camarade, mitterrandien et ancien président, trouve que la richesse est à fixer à quatre mille euros par mois ? Ces deux-là ont touché bien plus, par mois, sur le dos des contribuables français : ça, c’est drôle !
Le cupide : depuis plusieurs années, nous avons droit à des escroqueries avec toujours les mêmes types de mécanismes, toujours les mêmes gens visés, utiliser la bêtise des personnes. Et dans ce domaine, il y a trop souvent les cryptomonnaies, et les pseudo-sociétés de placement. Comme toujours, depuis un grand nombre d’années, c’est la promesse de gains, souvent dépassant les deux chiffres, en pourcentage, qui déclenche la participation et surtout pour des sommes non négligeables. Il est très important de dire à ces personnes que ce soit dans les domaines aussi différent que la bourse, l’immobilier ou encore l’investissement direct dans des entreprises : « Vous ne devez jamais investir l’argent dont vous avez besoin à court ou moyen terme, jamais l’argent du foyer. Car en cas de perte, vous mettriez votre famille en difficulté. Sans compter que pour ce qui est des cryptomonnaies, elles sont trop souvent incompréhensibles. Leur utilité est très limitée et trop souvent utilisée uniquement pour spéculer, comme pour le jeu. Seul le casino gagne à la fin, sans compter qu’elles sont pour la majorité d’entre elles, sans aucune création de valeur réelle pour les peuples et donc pour moi sans valeur. » Mais je pourrais aussi vous rappeler une phrase d’un homme qui ne peut être inscrit comme anti-bourse : Charles Fourier, philosophe et économiste français du XIXe siècle : « Dévoiler les intrigues de la Bourse et des courtiers, c’est entreprendre un des travaux d’Hercule. » Ai-je soulevé un de ces pavés dans la marre qu’il m’arrive de jeter ? Je n’en sais rien. Mais si mes lecteurs devaient s’introduire dans un de ces tunnels et labyrinthes politiques, ils en viendraient à cette conclusion qui ne serait qu’une goutte de perplexité devant cet océan de cupidité qui nous dépasse : « Ô demain, c’est la grande chose, de quoi demain sera-t-il fait ? » disait le grand Victor Hugo.
La prochaine tribune dans les prochains jours. – Philippe Sallanche 2024