Tribune,
En même temps, la gauche extrême trouve le leadership de la gauche qui, pourtant, se divisait en elle-même, et l’extrême droite, si longtemps hors-jeu, est arrivée lentement, mais largement, il faut le constater, en tête de la droite. Et vous, monsieur, vous naviguez au milieu d’un fleuve que vous disiez tranquille, mais à ce jour, qui coule et transporte les cadavres de la démocratie ! Ce qui est grave, c’est la cacophonie que vous avez créée, le désordre qui était au début, votre inspiration et surtout la volonté d’être disruptif qui n’a pas créé de réalité. Vous ne vous êtes pas encombré de valeurs inutiles et vos croyances, d’abord et surtout en vous-même, n’ont rien fait d’autre que de créer des monstres. En sept ans, tout ce qui est extrême est arrivé au-devant de la scène. Et vous en êtes le responsable, monsieur le président. Nous sommes arrivés à une échéance, celle qui consiste à savoir où va aller la France, dans un temps très rapproché. Va-t-elle tourner vers les forces d’extrême gauche, ou celle d’extrême droite, et surtout comment allons-nous nous retrouver sur une voie plus réaliste et moins agressive ?
À gauche, LFI, ce parti antidémocratique et qui n’a aucune autre volonté, que de changer la République, en voulant passer à la sixième, qui une fois en place ne sera rien d’autre qu’une forme de démocrature, voire pire. Ou bien aujourd’hui où tout est promis comme une nouvelle liberté, une forme d’égalité, etc., en réalité, ce ne sera rien d’autre qu’une volonté de détruire une fraternité déjà fragilisée par ce que nous vivons. Car la volonté de Mélenchon n’est rien d’autre que celle d’un communiste et sa volonté est de créer une petite Russie. Et comme lors de la dernière élection, les autres gauches, notamment socialistes, pour reprendre les termes journalistiques, s’étaient associés aux autres satellites gauchistes pour « un plat de lentilles », démontrant pourtant après un trimestre de bataille, qu’ils n’avaient rien en commun.
À droite, le RN, lui, est devenu un parti hégémonique, non pas par des propositions réelles, mais par cette volonté que le candidat E. Macron a mise en place, en détruisant les partis responsables, et en ne cherchant à satisfaire sa seule volonté de n’avoir aucun autre combat que celui qui consiste à mettre au-devant de la scène, le RN, avec cette croyance qui consiste à penser que les Français voteraient toujours pour le centre. Mais pour que cela fonctionne, il aurait fallu tout bien réussir : rapprocher fraternellement les Français respectant leur différence. Nous en sommes loin du compte ! E. Ciotti, lui aussi, pour un plat de lentilles, a préféré faire une alliance dans son coin. Ce qui est exactement ce que vous vouliez obtenir, mais il est aujourd’hui bien esseulé. Vous avez cru que cela vous sauverait, monsieur le président, divisant pour mieux régner. Eh bien, vous avez tort ! Non seulement cela ne vous apportera rien, au soir du 7 juin, mais le risque que vous avez pris en nous le faisant subir est d’une totale aberration. Oui, nous sommes en démocratie et il faut donner la parole au peuple. Mais alors, pourquoi ne jamais avoir lancé de référendum ? C’était bien plus simple, mais vous n’aviez pas envie de cela, car vous êtes quelque part un bonapartiste, mais certainement pas un gaulliste. Votre volonté de combat et le choix de votre adversaire mettent à mal le pays et surtout l’hystérisent. C’est cela votre erreur : avoir cru que votre seule personne pouvait être un rempart !
Monsieur le Président, il est temps que vous ne soyez plus rien d’autre que président et d’arrêter d’être un apprenti sorcier, comme Mickey dans un dessin animé, du siècle dernier.
La prochaine tribune dans les prochains jours. – Philippe Sallanche 2024