La leçon de ce scrutin, les législatives de juin 2024.

Tribune,

Le premier tour de scrutin a amené comme lors des Européennes, le RN en première place, et ce, avec une large avance. LFI et le Nouveau Front populaire en deuxième rang. Le macronisme est éliminé dans un très grand nombre de circonscriptions, et LR arrive difficilement à rester présent ! Il faut toujours regarder la réalité d’un vote avec des lunettes objectives, pour en tirer des enseignements.

Le RN est le grand gagnant de ce 1er tour. Il n’y a rien d’autre à dire. Obtiendront-ils la majorité ? Ça, c’est au deuxième tour de le dire. Donc, ne soyons pas présomptueux ni fatalistes, mais n’oublions pas que rarement, les Français ont changé de volonté entre le premier et le second tour d’une législative. Voilà ce que les journalistes spécialisés nous disaient ! Ils avaient tort.

Ensuite, il y a le NFP, ou plutôt, je vais dire, LFI et ses alliées, volontaire ou non, qui sont, sans commune mesure, les deuxièmes de ce vote. Et là, il faut se poser de vraies questions : LFI est-il vraiment différent du RN ? En ce qui concerne la démocratie et la vérité, ou sur la conduite de l’État. Là aussi, nous avons droit par les journalistes à des choses plutôt bizarres, que nous verrons dans le dernier paragraphe de cette tribune.

Enfin, le macronisme, nous pouvons le dire aujourd’hui, comme à l’époque le centrisme de Valérie Giscard d’Estain ou de Lecanuet, est mort, et ce pour deux raisons principales : la première est le centrisme ou comme il est appelé aujourd’hui par le président E. Macron, le En même temps, qui est toujours un système centriste, mais penchant toujours d’un côté ou de l’autre de l’échiquier politique. Là, nous avons eu des textes de centre-droite et des textes pour compenser, de gauche. Mais voilà, cela ne fonctionne pas ou plus, car dans la réalité, personne ne peut comprendre cette démarche et du coup, tout le monde la critique. C’est pour ça qu’à chaque fois qu’un apprenti sorcier vous explique qu’il n’y a plus de droite et/ou de gauche, il ne fait rien d’autre que de permettre aux extrêmes de monter. Surtout, ne vous trompez pas : LFI est encore plus dangereux que le RN, par le fait qu’à chaque fois, la gauche ne sait pas faire de barrages de son propre extrême. Le résultat, c’est qu’aujourd’hui, voté à gauche, pour cette union de façade qu’est le Nouveau Front populaire, ne permettra seulement que de mettre en avant LFI.

Nous pouvons aussi regarder ce que sont les systèmes de régulation, en France, comme avec les derniers jugements du Conseil constitutionnel : la politique a pris le pas sur la réalité de la décision. Et ça, c’est le pire des dangers pour les démocraties. Nous pouvons remarquer que c’est pratiquement le cas dans la majeure partie des démocraties. Nous pouvons regarder aux États-Unis, avec la Cour suprême qui fait en sorte que Trump ne soit pas inquiété de ses frasques et de sa décision de s’attaquer à la démocratie en dénonçant le résultat d’une élection et en tentant d’investir le Capitol. Ne vous y trompez pas : quand toutes les instances de la démocratie ne fonctionnent plus, nous sommes alors, petit à petit, en difficulté. Si nous y ajoutons le fait que c’est à chaque fois que le socialisme est au pouvoir dans les démocraties, que les extrêmes montent, il faut aller au bout d’un système avant de décider que plus rien ne se vaut !

Pour ce qui est des médias, des journalistes, de la démocratie, de la vérité et de la conduite de l’État, nous avons là un cocktail plutôt détonnant, surtout quand ces thèmes sont utilisés à des fins de propagande. Ainsi, nous trouvons, dans certains journaux, des tribunes relevant plus de l’empoisonnement intellectuel que de la réalité politique, vouloir prouver tout et son contraire comme expliquer qu’il serait impossible de financer la retraite à soixante ans et dans le même article dire que cela est une avancée démocratique, nous sommes dans l’absolu bêtise !

Enfin, pour terminer, je propose aux syndicats de se tenir éloignés de la démocratie, eux qui ne sont pas des systèmes démocratiques. Car leur boulot n’est pas de faire de la politique, mais de défendre les ouvriers, les employés, les cadres, etc., mais certainement pas de faire de la politique. À chaque fois qu’ils s’y sont essayés, c’est toujours au détriment des salariés et surtout, de ceux du privé. La politique peut rendre fou, et même quelquefois vous faire prendre des décisions allant à votre encontre.

En attendant, quel sera le Premier ministre qui sera nommé, en assistant à tous les désaccords de cette coalition d’argile du Front populaire ? Qui peut prévoir la suite à venir et qui nous ferait procurer du pire, si nous restons confiants en une France se rééquilibrant toujours dans un passé qui fut sa gloire : la liberté, l’égalité et la fraternité entre le métropolitain et l’étranger venu des cinq continents qui, s’il veut bien s’assimiler, à l’ordre républicain est le bienvenu.

La prochaine tribune dans les prochains jours. – Philippe Sallanche 2024

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