C’est le match d’hier soir de l’équipe de France qui m’a, d’un seul coup, fait comprendre cette analogie. Je vous propose de reprendre en quelques mots et en quelques dates, les similitudes de ces deux personnes. Dans un premier temps, je ne suis pas là, dans cette tribune, pour démolir l’un ou l’autre, car je reste persuadé que chacun de ces deux personnages a véritablement réussi quelque chose d’exceptionnel et que tous les critiqueurs de tous bords devraient commencer par se demander, si eux en étaient capables. La réponse que je vous propose est, bien entendu, NON.
Pour E. Macron, nous pouvons commencer par expliquer qu’il y a eu du génie dans son arrivée au pouvoir, après la présidence d’un homme qui n’avait aucune qualité pour ce poste, malgré une forme de caricature du Français moyen qu’on percevait assez vite, puisqu’il appelait les pauvres, « les sans dents » et, disait d’autre part, qu’il n’aimait pas les riches dont, pourtant, il fait toujours partie. Quant à E. Macron, contre toute attente, il a été élu sans jamais avoir eu une réelle expérience en politique. Ça tient réellement d’une capacité à comprendre l’état de l’opinion exceptionnelle, enfin, à un moment donné. Ensuite ?
Pour D. Deschamps, nous avons là un vrai meneur d’hommes, dans un sport où il a excellé, en qualité de joueur, allant jusqu’à gagner comme capitaine la coupe du monde. Puis après un passage d’un sélectionneur sans réelle qualité pour ce poste, car cela fut surtout, pour le début, de la chance, il y a eu le fiasco de Knysna, en Afrique du Sud. Après un passage rapide d’un autre sélectionneur, il est arrivé, comme un homme providentiel, et a réussi en gagnant une deuxième coupe du monde de football, puis a continué. Mais voilà, il n’a jamais compris que les hommes providentiels, on une vie courte, dans son cas jusqu’au loupé de la finale de la précédente campagne du mondial, puis de la coupe d’Europe où nous avons vu la différence incroyable avec l’équipe d’Espagne. Hier soir, le match était dans la même veine, après seulement quinze minutes, l’équipe s’est écroulée. Et pourtant, nous avons les meilleurs défenseurs. Hier soir, c’était une passoire. Les meilleurs attaquants : hier soir, ils n’avaient pas les ballons pour faire parler leur puissance. Alors, l’équipe de France est-elle devenue une équipe capable de renverser des montagnes ? NON.
Alors oui, peut-être me trouverez-vous étonnamment dur dans mes paroles ? Mais dans la réalité, ce que je veux vous expliquer, c’est le parallèle entre ces deux hommes d’une réussite étonnante par des décisions qui sont très souvent fabuleuses ou providentielles, d’une qualité indéniable, de fonceurs écartant tout sur leur passage. Et surtout étant insaisissables, comme cette savonnette qui, dans votre baignoire qui vous échappe et que vous n’arrivez pas à récupérer. Le problème, c’est que trop souvent, se croyant investis d’une forme de pouvoir sur les autres, ils en deviennent prétentieux, en abusent, en oublient que les autres en apprennent, eux aussi. Ensuite, sachant comment réagir, ils créent un contre-pouvoir, qui finit, en politique comme sur les terrains de foot, par les faire tomber du haut de leur échelle. Et là, la limite du génie est atteinte, mais comme trop souvent, se croyant toujours investis, et pensant toujours avoir cette science particulière, ils finissent dans le mur. C’est ce qui s’est passé avec la dissolution pour E. Macron. Mais c’est aussi le cas des sélections de D. Deschamps qui, petit à petit, ne réussit plus à faire de ses meilleurs joueurs du monde, si l’on écoute les commentateurs et les journalistes sportifs, spécialistes que je ne suis pas qui sont de vrais connaisseurs comme j’aime suivre les matchs de foot.
Voilà pourquoi je fais cette analogie, sur ces hommes de pouvoir. C’est parce qu’ils ont oublié que le génie, qu’ils ont cru avoir, a toujours une date de péremption.
La prochaine tribune dans les prochains jours. – Philippe Sallanche 2024