Tribune,
Rien n’est pire que de voter contre ses convictions, voire contre ses intérêts. Là, je ne parle pas du groupe LFI, qui n’est rien d’autre qu’un groupuscule révolutionnaire à tendance marxiste qui n’a rien à voir avec la France républicaine et comme nous en avons toujours eu en métropole, mais bien du RN et de M. Le Pen. La conviction en politique est la première des réalités, dans une démocratie. Et je vous accorde que depuis de trop nombreuses années, ce ne fut pas le cas. Durant les 50 dernières années à tout le moins, et tant s’en faut, d’ailleurs… Mais où en est-on de la réalité du pays, depuis ce demi-siècle ? D’abord, avec Mitterrand, il y a eu le début de la désindustrialisation. Mais aussi les décisions, jamais financées, comme la retraite à 60 ans, en sachant d’ailleurs, très bien, que 10 ans plus tard, les premiers trous budgétaires viendront. Mais quelle importance puisqu’ils ne seront plus au gouvernement ! Ensuite, avec les suivants, par peur de la rue, il y a eu les aides de tous côtés, remettant le travail au second plan, expliquant qu’il ne fallait laisser personne sur le bord du chemin, sans jamais se poser la question principale : « Qui va payer ? » Mais au même moment, les socialistes ont joué à un jeu dangereux en partant du principe que faire monter le FN serait le bon moyen d’affaiblir les partis politiques de droite, même s’ils s’en défendent. Cela a été une réalité, mais là aussi, ce fut également un échec qui finira pas leur couter cher, jusqu’à une forme de disparition et d’obligation de se rattacher à LFI pour simplement faire croire qu’ils existent.
Aujourd’hui, nous entendons la cheffe de file des écologistes, expliquer que le président doit les écouter, eux, le NFP ! Mais enfin ! De quel droit ! Toute cette gauche, inintelligible, est-elle majoritaire ? Non, bien sûr. Alors, pourquoi tous ces partis politiques de gauche voudraient-ils faire croire qu’ils pourraient gouverner, quand la seule chose faite par les partis de gauche, depuis Mitterrand, fut de ruiner le pays, avec des décisions non financées, sinon la volonté de punir les travailleurs, qui, d’ailleurs, ont quitté les socialistes pour se réfugier dans les bras du RN ? Car la droite, plus classique, n’a jamais vraiment gouverné à droite, ayant trop souvent peur de la réaction des syndicats, qui, bien sûr, sont tous à gauche et voudraient tout et son contraire. Sauf quand ils sont en responsabilité, comme avec la gestion AGIRC/ARRCO, où là, ils avaient décidé que la retraite ne pouvait être prise avant 63 ans. Sinon, il y avait un malus de 10 %. Ne vous y trompez pas, c’est bien l’accord entre les syndicats et le patronat pour la gestion de cet organisme qui gère les retraites complémentaires du privé ! Il serait temps de se poser les bonnes questions, non, notamment sur l’honnêteté de tout ce petit monde.
Maintenant, parlons du Rassemblement national de Marine Le Pen : comment ce parti qui se prétendait être dans les valeurs de la droite, peut-il avoir associé ses votes à ceux qui l’ont privé de pouvoir gouverner, qui l’accusent dans son document de censure ? Comment Marine Le Pen a-t-elle pu trouver intelligent de s’associer à J.L. Mélenchon ? Comment se dire de droite et voter avec des marxistes-léninistes, sauf à ne pas avoir de colonne vertébrale ? Eh bien, voilà, les masques tombent. Le RN n’est pas de droite, c’est tout. Car jamais, elle qui parle du Général de Gaulle, et qui voudrait s’en prévaloir, s’en est trouvé aussi loin. Jamais ce géant de l’histoire n’aurait accepté de voter avec des gens qui l’insultent.
Enfin, il y a E. Macron. Oui, sans aucune équivoque, il est en partie pour ne pas dire « totalement » responsable de ce qui arrive, aujourd’hui, à partir de sa dissolution. Et je crois que sa responsabilité n’est pas modérée, car depuis son arrivée à la tête de l’État, avec son incroyable martingale du « en même temps », néanmoins, comme toute martingale, il faut savoir la transformer, la maquiller pour ne pas que cela se voie de trop. Et donc, finisse où nous en sommes, par ne plus marcher et se trouver dans l’impasse actuelle. En plus, il a probablement été mal-conseillé, car lui comme ses subalternes, n’ont jamais été dans des institutions comme des mairies ou des responsabilités régionales, bien trop persuadé que son « intelligence » et sa baraka, lui permettraient de passer toutes les embuches, sans jamais avoir la bonne réaction. En réalité, au début de chaque phénomène (gilets jaunes, agriculteurs, Europe, etc.), alors oui, il persistait dans son orgueil d’élu monarchique, sans discussion possible. Et que ce soit J.L. Mélenchon ou M. Le Pen qui voudrait le voir démissionner, ils ne comprennent pas qu’ils mettent en cause leurs propres possibilités, si toutefois, l’un ou l’autre ne tenait les rênes de l’État comme ils l’espèrent pour 2027. Et encore, c’est Mélenchon qui demande la démission du président alors que personne, en France, n’imagine, comme il l’a rêvé lors du premier tour de la présidentielle, de le voir aussi haineux, accusateur des gardiens de la paix et de tous les médias à la tête de notre France au bord de l’abîme. Ce n’est certes pas lui, partisan du chaos, de la Révolution qui mène à la guerre civile qui rétablirait la paix, chez nous.
Alors oui, nous aussi, nous sommes responsables, nous, les Français, qui ne savent pas ce qu’ils veulent, toujours prêts à écouter les contestataires subversifs. Mais ensuite, quand le chaos est là, toujours prêts à leur couper la tête. J.L. Mélenchon et, dans une moindre mesure, Marine Le Pen, ne devrait jamais oublier Robespierre, Marat, Saint-Just, Danton ou encore Desmoulins. Ils sont comme ça, les Français ! Ils veulent tout et son contraire et ce qui est vrai aujourd’hui, ne le sera plus demain. La gauche et surtout LFI, comme toujours, voudrait gouverner en détruisant les valeurs et la culture du pays, nous expliquant qu’ils sont arrivés en tête des élections (ce qui est faux). Dans la réalité, LFI a annexé les socialistes, les communistes et les écologistes. Aujourd’hui, c’est elle qui veut dicter la direction, qui demain fera se soulever le pays. Car comme en 1983, après quelques mois, les catastrophes économiques seront là et la destruction de valeur aura raison des travailleurs, jusqu’à créer du chômage de masse, dont on ne s’est jamais vraiment remis. Imaginez, cela fait quand même pratiquement 45 ans ! Pour information, J.L. Mélenchon était déjà là, aux côtés de F. Mitterrand. Rien d’étonnant que ses dispositions soient identiques à celle de cette époque. Cet homme, né dans le début des années 1950, n’a pas évolué, et il se croit encore dans la dictature prolétarienne. Il a pourtant participé à l’appauvrissement de la population en 1981. Ne vous y trompez pas, c’est exactement ce qui arrivera si par malheur, il prenait la direction du pays.
Or, aujourd’hui, cela n’est ni prévisible, ni imaginable, ni possible puisque la coalition du Front populaire n’est qu’une alliance de circonstance qui ne s’entend pas et se divise.
Il est temps de se ressaisir, nous, Français, en évitant le syndrome d’Ulysse, en arrêtant d’écouter le chant des sirènes. Ces idoles de papier, qui vous disent ce que vous voulez entendre, mais dont le discours, demain, ne sera pas suivi d’effet. Car, soit le pays sera ruiné, soit il sera sous la dictature d’un autocrate, absolutiste de la mise en place d’une forme d’égalitarisme et d’autoritarisme, tiré par le bas, rendant tout le monde pauvre. Alors, seuls les tyrans garderont le pouvoir. Et avec cette forme d’organisation totalitaire, despotique, nous ne serions plus en France. Mais le pays des droits de l’homme ressemblera à ces républiques bananières qui, ayant perdu leur prestige, seront considérées comme grandeur et décadence, ce qui fut et qui n’est plus. Mais la France n’est jamais descendue à tel bas niveau. Au contraire. Elle s’est toujours relevée de ses cendres comme la cathédrale Notre-Dame dont on commémore la résurrection.
La prochaine tribune dans les prochains jours. – Philippe Sallanche 2024