Nouveau gouvernement : nouveau deal à suspens ? Et surtout un joyeux Noël à tous.

Tribune,

Je le sais, la critique est aisée, et mon art difficile. Mais je suis toujours le premier à expliquer qu’il faut toujours attendre avant de critiquer. Mais alors, restons plutôt, vous qui me lisez, dans l’explication de texte, que dans la critique ! Toutefois, j’ai deux problèmes avec ce nouveau gouvernement, dit « gouvernement Bayrou ». Le premier est le suivant : pourquoi autant de ministres d’État, si la raison du travail qui les attend est d’avoir de plus grandes facilités pour effectuer la tâche. Et pourquoi pas ? Mais si ce n’est que pour des raisons d’égalité à satisfaire chacun, alors là, nous sommes de nouveau dans le pire de la « réal-politique » ! Et pour reprendre simplement la lecture des informations fournies, je m’aperçois que les seuls à être ministres d’État sont des politiques très connus puisqu’ils ont été Premiers ministres. Or les deux qui occupent la justice et l’intérieur, j’en viens donc à penser que malheureusement, il s’agit de ce que la main droite sait ce que donne sa gauche. Deuxièmement, nous voyons des personnalités qui, manifestement, vont être le poil à gratter de la gauche. À commencer par Élisabeth Borne ou Manuel Vals, personnalités politiques qui, venant de la gauche et ayant largement critiqué les accords entre LFI, les écologistes, les communistes et les socialistes, leur famille d’origine, s’en sont détachées. Mais il y a aussi une première action donnée pour satisfaire le RN et surtout, Marine Le Pen : la non-sélection de X. Bertrand, principal adversaire du RN et de la famille Le Pen en accordant, là aussi, une forme de soumission. Alors oui, pour durer un peu plus qu’un trimestre comme Michel Barnier, il faut bien que François Bayrou, du modem central, donne quelques gages. Mais attention à ne pas se tromper, car si j’en étais certain, jamais le parti socialiste n’accorderait la moindre parcelle d’union avec le macronisme, pour une seule et unique raison : s’il y a des élections en juillet. Et sinon, les municipales en 2026. Ils auraient un besoin absolu de LFI et de son chef extravagant pour espérer obtenir des élus. Donc, en aucun cas ce parti socialiste là, ne fera de cadeaux à Bayrou ou à d’autres premiers ministres, qui ne seraient pas venus du NFP, quitte d’ailleurs à ce que la partie économique et réglementaire du NFP ruine la France et surtout déclenche une forme plus ou moins grave, de guerre civile allant dans le sens que les insoumis espèrent. Mais ici, je vais vous confier ma plus grande inquiétude : le ministère de l’Économie et des Finances. Là est nommé E. Lombard, grand commis de l’État, qui passe d’une institution publique réputée aux finances d’un État impécunieux. Cela fait sept ans qu’Éric Lombard occupe l’un des postes les plus importants de la République à la direction générale de la Caisse des dépôts et consignations, qualifiée de bras armé financier de l’État. Éric Lombard a 66 ans, issu d’HEC, qui, après un passage dans le privé, fini à la Caisse des dépôts, traditionnellement dévolue aux inspecteurs des finances. Mais il est avant tout, un héritier d’une histoire entrepreneuriale, celle de Lacoste, dont le cœur a toujours battu à gauche. Le nouveau locataire de Bercy est de la famille des rocardiens. C’est justement cela qui m’inquiète : son étiquette sociale-démocrate de gauche. Et nous savons bien que pour la gauche, et surtout les rocardiens, il faut ménager ceux qui n’ont rien, même s’ils ne font rien. Je rappelle que pour l’instant, la dette française est équivalente à 112 % du PIB, que de grandes villes, à commencer par Paris qui a 450 % de dette par rapport à son PIB. Et que pour demain, sauf à interdire aux politiques d’endetter encore davantage le pays, nous finirons par nous retrouver dans un tel marasme financier que nous devrons couper dans tous les déficits. Je vous rappelle qu’à mon avis, ce ne sont pas quelques milliards d’économies qu’il faut faire, mais couper dans les dépenses à hauteur de 150 milliards par an. Et nous en sommes très loin. Rappelons que pour 2025, les prévisions d’emprunts sont de 300 milliards d’euros : une paille, non ? Vous comprenez que mon problème principal, s’il devient le vôtre, en arrive à ce résultat : F. Bayrou a déjà cédé au RN, en formant son gouvernement. Qu’en sera-t-il donc demain ?

Alors, comme cadeau de NOËL, je voudrais faire un vœu : avoir enfin, demain, un gouvernement responsable en matière de finance et d’entreprise. Si en juillet nous avons des élections, à nouveau, alors qu’une vraie capacité à donner une majorité, quelle qu’elle soit afin d’avoir un État fiable qui sera là pour un temps plus long, afin de faire des avancées pour le peuple français ? Pour qu’enfin, nous ne soyons plus soumis aux dictats des extrêmes, ni d’ailleurs au macronisme, car c’est encore lui qui reste responsable et coupable de l’état de fait d’aujourd’hui. Crois celui qui peut croire, reste à prier pour ceux qui croient, comme le chantait la gentille Françoise Hardy, qui ajoutait : « Moi j’ai besoin d’espoir, sinon je ne suis rien. C’est mon amie la rose qui me l’a dit ce matin. »

La prochaine tribune dans les prochains jours. – Philippe Sallanche 2024

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