Nous arrivons à cette période très fragile, celle de l’annonce du déconfinement. Un plan a été dévoilé à l’Assemblée Nationale, qui pour l’instant, est donné dans les grandes lignes uniquement, et c’est bien normal. Dans un premier temps, il faut regarder où en est l’évolution de la maladie dans chaque région et puis dans chaque département. Mais ensuite, et pour surtout réussir le déconfinement, nous devons tous aller dans le même sens, et surtout nous devons relancer l’économie, sinon le risque d’effondrement guette la France. Il ne faut pas se tromper, il y a là un vrai risque car, dans un premier temps, un certain nombre d’entreprises vont avoir des difficultés à redémarrer, notamment les TPE/PME/PMI. Mais ensuite, elles vont avoir encore plus de mal à survivre, car le redémarrage sera probablement très lent et les trésoreries devront tenir. Pour ce faire, le gouvernement a décidé la réouverture des écoles, les sorties seront à nouveau autorisées sans besoin d’attestation, mais attention, limitées à 100 km de son domicile. Un grand nombre de maires ont choisi de ne pas suivre les préconisations d’ouverture des écoles pour cause de risque futur de procès, en contradiction totale avec le besoin de réouverture des entreprises, choisissant, de façon légèrement déconnectée, l’individualité et la santé contre l’économie. Je crois malheureusement que ces maires font avant tout de la politique. Je voudrais faire une simple remarque, ce n’est pas vraiment le moment ! L’enseignement est obligatoire, ce qui ne veut pas dire que cela doit être effectué dans un lieu unique. Mais je crois surtout que l’école est le lieu indispensable à l’évolution de groupe, pour former des souvenirs et pouvoir construire une pensée intellectuelle indépendante par la confrontation aux autres. Il ne reste que quelques jours pour se décider, la sécurité absolue n’existe pas, même s’il est vrai que depuis un certain nombre d’années, les procès contre les maires les obligent à devenir plus prudents. Il n’en reste pas moins qu’un jour, des politiciens en mal de notoriété, leur reprocheront cette frilosité. De plus, si demain nous n’arrivons pas à relancer la machine économique suffisamment rapidement, et que cela engendre des milliers de chômeurs supplémentaires, ça sera à eux que le reproche sera fait. Alors oui, des parents peuvent avoir des inquiétudes, justifiées, mais pour autant s’ils ne peuvent retourner dans leurs entreprises et que ces dernières ferment, que feront-ils ? Je vous rappelle que le chômage n’est pas un emploi et que s’il y a des milliers de personnes en plus à la recherche d’un emploi, cela va leur compliquer beaucoup les possibilités de retravailler, car il y aura plusieurs dizaines de candidats pour un seul poste. Pour terminer, les maires ont envoyé un courrier au chef de l’Etat, pour lui demander de renoncer à l’ouverture des écoles. Dans un premier temps, pour éviter tout risque judiciaire, dans un deuxième temps pour réaliser la mise en place des obligations sanitaires et des gestes barrières dans l’école, mais cela va également être le même problème pour les transports en communs. Pour ma part, il est impossible, dans le métro parisien, d’occuper un siège sur deux, car qui a pris les transports parisiens aux heures de pointe, sait à quel point cela est impossible. Alors que faut-il faire ? Rester chez soi et attendre la faillite de l’entreprise France ? Ou prendre le minimum de risques pour faire redémarrer l’économie ? Pour simple rappel, l’ensemble des pays européens qui nous entourent est déjà en déconfinement et, une fois de plus, nous allons prendre du retard sur nos voisins, qui ne semblent pas être moins prudents pour leurs populations.
La suite dans les prochains jours.
Philippe Sallanche 2020