Voilà que ça recommence, et ça m’énerve quelque peu : depuis quelques jours, nous entendons tous ces imprécateurs, chez LFI, chez les communistes ou certains socialistes, mais aussi chez Marine Le Pen, demander une augmentation des impôts pour les riches ou pour les entreprises qui auraient profité directement ou pas du Covid-19, mais aussi pour tous ceux qui gagneraient plus ou plutôt qui gagneraient trop. Même si personne ne trouve où se situe le niveau de « gagner trop » ! Depuis cinquante ans, notre pays souffre d’être l’un des pays le plus imposés au monde, les grandes entreprises ont quitté petit à petit la fabrication française qui, depuis toutes ces années, est devenue bien trop chère pour être vendue dans le monde, mais aussi en France, alors que nos entreprises, même du textile de luxe, ont fait fabriquer leurs produits en Asie, en Inde ou encore au Maghreb, et sans même que nos politiques se rendent compte qu’ils étaient en train de tuer l’industrie et la fabrication françaises. Ses problèmes de coût et d’imposition ajoutés aux difficultés du système français bancaire, structure sclérosée par tant d’années de gains boursiers trop faciles, font oublier la réalité du travail de banquier : faire en sorte que l’économie fonctionne.
Dans les choses qui m’énervent, nous venons d’avoir la décision parisienne par excellence qu’est la mise à la casse de la deuxième voiture d’une famille en échange d’une prime de mille euros pour un vélo. Bien sûr, à Paris, échanger sa deuxième voiture est peut-être possible, mais quand vous êtes dans nos belles provinces où pour faire vos courses ou vous rendre à votre travail se situe à vingt kilomètres, un vélo est effectivement le bon moyen… Voilà l’une des réflexions de nos 150 citoyens qui ont planché sur l’écologie en France, à l’invitation de notre président. Mais qui les a conseillés dans ce type de décision ? Ce qui est particulièrement stupide, c’est que, comme toujours, dans ce type de grand-messe, il n’y a qu’un son de cloche, pour soi-disant éviter les affrontements et c’est là que l’erreur s’est produite. Si le président avait invité des personnalités en les confrontant à des spécialistes auto-proclamés de l’écologie, nous aurions eu une véritable volonté de coller au besoin des habitants au lieu de décisions uniquement apportées toujours par les mêmes personnes. Et pourtant, des possibilités existent de créer une culture écologique dans notre pays si toutefois il n’y avait pas de la politique dans l’écologie et si nous prenions un peu de temps pour réellement débattre de ces sujets.
Mais il y a aussi des choses qui m’agacent, comme la volonté des nouveaux maires écologiques de certaines de nos grandes villes, telles que l’information que nous avons découverte la semaine dernière, à Poitiers : nos enfants ne doivent plus rêver d’avion. Donc maintenant, nous allons décider de ce quoi doivent rêver nos enfants, et demain, nous leurs dirons sur quoi ils doivent travailler ou, pourquoi pas, ce qu’ils doivent penser. Cela s’appelle une dictature, sans compter que c’est grâce aux rêves que nous avons inventé des milliers d’objets mais aussi la façon de répondre à certains de nos besoins, surtout en cette période de pandémie. Si une femme n’avait pas rêvé de l’ARN messager, il y a 20 ans, nous n’aurions pas ces nouveaux vaccins et probablement pas une nouvelle façon de faire avancer la médecine.
Ce que je voudrais vous expliquer, c’est que ce type de discours est tellement réducteur et castrateur pour notre jeunesse, et c’est elle qui en paiera le prix fort dans les années à venir, que c’est cela, et de loin, le plus grave dans les indications données par les nouveaux maires écologiques. Rêver est le propre de l’homme et c’est ce qui le fait avancer.
Prochaine tribune dans les prochains jours.
Philippe Sallanche 2021