Ce matin, je m’étais rendu dans un bureau de poste pour acheter des timbres. En faisant la queue, il y en a toujours trop, encore que s’il n’y en avait pas, jamais je n’aurais eu la chance de suivre ces échanges. J’ai donc assisté, à des réflexions incroyables, qui prouveraient, s’il en était besoin, que la France a une vraie culture, spécifique et que nous ne trouvons, probablement, nulle part ailleurs. Ce n’était pas la première fois que des personnes faisant une file d’attente discutaient. Il y a quelque temps, la discussion portait sur une exposition et sur le prix d’entrée trop élevé. Mais là, une discussion sur la philosophie, et surtout sur la façon dont plusieurs personnes se situaient par rapport aux grands personnages que sont Kant, Freud ou encore Descartes. Juste pour vous rappeler quelques informations sur eux et surtout vous rappeler le programme du BAC, enfin pour ceux qui ont été jusque-là, je dirais que les écrits de Kant représentent l’expérience et le fondement de la connaissance. Pour Freud, nous pouvons dire qu’il voit dans les actes manqués, les rêves, les lapsus des manifestations de l’inconscient, et pour Descartes, qui est pour moi celui dont la période actuelle a le plus besoin si nous jugeons les fausses informations qui circulent partout, avec son « Je pense, alors je suis », alors cela n’incite à douter de tout. Excellente technique selon lui pour se débarrasser des idées fausses et des préjugés qui encombrent notre esprit. La seule chose à ne pas mettre en doute, c’est notre existence.
Dire « J’aime la France », ne serait-ce que parce que nous pouvons y trouver ce type de discussion, comme ça, à bâtons rompus, dans la rue ou en attendant dans un bureau de poste. Avec des discussions sur les expositions, sur la philosophie ou encore et surtout de la politique, dans quel pays trouvez-vous des personnes capables de parler de politique et principalement de critiquer le gouvernement en place sans pour autant faire en sorte que les gens soient d’accord, mais qui ne s’embrochent pas ?
Pourtant, je n’habite pas dans un quartier favorisé, mais plutôt dans un quartier populaire, même si ce quartier se situe à Paris et qu’il se trouve dans le quartier des grandes gares, où se croisent toutes les populations, de la France et de l’étranger. Il y a quand même des habitants, environ cent mille pour mon arrondissement, qui sont souvent bien plus que de simples concitoyens analphabètes, comme voudrait trop souvent, le faire croire, un trop grand nombre de politiciens.
La prochaine tribune dans les prochains jours. – Philippe Sallanche 2023