Il s’agit un peu de la suite de la précédente tribune (Du cynisme ou de l’indécence !). En effet, les réflexions et les expressions des politiques et politiciens se poursuivent depuis trois jours comme les nominations du nouveau gouvernement continuent d’alimenter les médias. Et je suis toujours surpris par certaines attitudes, à commencer par la maire de Paris, mais aussi par une partie importante des socialistes. Il faut toujours se demander, pourquoi des gens qui ont réussi à détruire les pensées et convictions d’un grand nombre de Français peuvent encore continuer à s’exprimer de la sorte ! Les socialistes sont responsables de l’arrivée des extrêmes dans notre pays, par leurs mensonges permanents, par leur volonté de faire perdre leurs concurrents, par des actions faisant monter de façon artificielle les extrémistes, d’abord à droite, oubliant qu’un extrême a besoin de son pendant à gauche comme le pile d’une pièce de monnaie a son revers. Alors de façon existentielle, l’extrême gauche, avec l’imposition du mélenchonisme qui se divise lui-même de l’intérieur de son propre parti en est arrivé où il en est, où nous en sommes aujourd’hui. N’oubliez pas qu’avant vous aviez la droite, avec ce que fut le RPR, puis l’UMP et enfin les républicains. Aucun extrémiste dans ces partis. De l’autre côté, vous aviez le parti socialiste. Chacun de son côté, prévoyait de rester dans le centre gauche ou centre droit : aucune volonté d’exclure, aucune volonté de détruire l’autre, sauf avec l’avènement de François Mitterrand, qui, pensant perdre les élections, a commencé à faire croire que la droite dite de gouvernement pouvait s’allier à l’extrême droite, ce qui ne fut jamais le cas. Et puis, à force de donner les mêmes informations, nous avons eu droit à l’arrivée de François Hollande à l’Élysée, et là, nous avons eu le point le plus bas de la politique française, au point même qu’il ne se représentera plus, chose plutôt rare partout où deux mandats étaient uniquement possibles ! Aujourd’hui, nous entendons la maire de Paris critiquer la décision du Premier ministre et du président en place, au passage qui, lui, a été réélu, nous expliquer, toute la catastrophe, qui est présente dans ces nominations à commencer par la nouvelle ministre de la Culture. Mais enfin, mesdames Ségolène Royal, Anne Hidalgo, monsieur Hollande, qui êtes-vous pour avoir des affirmations aussi définitives ? Qu’avez-vous réussi de si exceptionnel pour vous permettre de vous exprimer ainsi ? Encore que si ces réflexions venaient du RN ou des Insoumis j’aurais pu comprendre. Mais là, vous avez perdu toute conscience, toute influence, dans la population au point même que vous entretenez la moquerie et quelquefois même l’insulte (enfin pour la maire de Paris) ! Alors, quand allez-vous comprendre que si vous voulez retrouver la confiance, il faut commencer par être, au moins honnête et avoir un minimum de correction en étant respectueux de l’adversaire et non d’un ennemi comme un Mélenchon traite nos policiers, ceux qui ne pensent pas comme lui et se permet de se croire un grand tribun quand il n’est, finalement, qu’un simple recteur débitant de grands mots pour des causes perdues d’avance ? Ceci étant, je pourrais presque en dire autant des républicains, qui, depuis près de sept ans, n’ont rien trouvé d’autre que de se convaincre qu’ils sont dans une opposition frontale avec le macronisme, allant jusqu’à exclure leurs propres partisans, oubliant qu’en excluant, vous vous condamnez vous-même. Alors que si l’intelligence œuvrait dans ce parti, il y a longtemps qu’ils auraient mis en place des possibilités d’accord avec le président. Car enfin, ils ont déjà eu un grand nombre de lois qui allaient dans leurs sens, et les principales actions, ministres, dirigeants, sont issus de leurs camps. Alors, qu’est-ce qu’ils attendent ?
Mais voilà, ils ont tous en face d’eux un sorcier, Emmanuel Macron. Il a fait sauter les barrières. Je crois que cela, enfin pour la France, est une erreur. D’ailleurs, pas que pour la France, car si les centres de droite et de gauche disparaissent, cela laisse toujours aux extrêmes les places ainsi vidées. Donc, si vous n’avez plus qu’une seule forme de centre, alors vous ne pouvez, si vous n’êtes pas d’accord, que vous rabattre vers un extrême. Ce qui a vu l’avènement de monsieur Macron en sera aussi, probablement, sa disparition. Le vrai problème est de se demander si cette disparition sera pour l’arrivée d’un parti extrémiste ou celle d’une droite plus centriste, ce qui serait beaucoup moins dangereux pour notre pays, mais aussi pour l’Europe. Ne nous y trompons pas, la gauche, pour avoir refusé d’écouter le peuple, est pour le moment forclos de toutes possibilités. Attention, dans quelques mois il y a les Européennes : quel parti arrivera en tête ? Pour l’instant, le RN est en avance de dix points. Les socialistes, même s’ils ont eu l’intelligence de mettre en tête de liste, un homme plutôt consensuel, les erreurs permanentes de ce parti et les dernières petites phrases de ses personnalités de gauche, pourraient bientôt mettre toute son action en abîme. Et surtout, les électeurs n’ont pas encore oublié le mandat de Hollande et ses conséquences. Pour les républicains, le choix est toujours le mauvais, car la tête de liste semble la même que la dernière fois : il avait déjà perdu. Et là, ça va recommencer, car François-Xavier Bellamy a confondu la dernière fois, politique et religion, oubliant ainsi cette volonté bien française : depuis 1905, les religions sont toujours personnelles, internes et privées pour toute famille et chacun de ses membres. Alors qui dirigerait cette liste ? Peut-être Michel Barnier passerait-il enfin à la direction de ce parti que François Fillon a démantelé par un refus d’une dimension qui aurait maintenu en surface une droite qui avait encore toutes ses chances présidentielles. Ne croyez pas que je sois pour tel ou tel côté de l’échiquier, mais je suis plutôt triste de m’apercevoir à quel point nos élites se sont trompés depuis une vingtaine d’années.
Aujourd’hui, seuls les électeurs pourront reprendre la main, pour mettre en place, une nouvelle direction dans notre pays, où nous retrouverions un peu de sérénité, de respect et enfin, un peu d’honnêteté.
Ainsi, la France, pays des droits de l’homme, de la liberté d’expression, de la République et de la démocratie, donnerait-elle un visage que nous avions au temps mémorable où elle comptait vraiment parmi les grandes nations du monde étant plus enviée que critiquée comme elle l’est aujourd’hui. Puissent les prochaines élections, rétablir cette dignité perdue.
La prochaine tribune dans les prochains jours.
Philippe Sallanche 2024