Depuis quelques jours nous avons un nouveau président ainsi qu’un nouveau Premier ministre. Chose rare, ils ne sont pas des mêmes partis politiques, pas de la même famille. Et pourtant, si nous les regardons, ils nous sembleront avoir l’illusion du même personnage, une hallucination, car toutes différentes soient-ils, ils sont exactement semblables. Sauf peut-être la taille et la barbe.
Faisant parti de ce que nous pouvons appeler la moyenne supérieure, au minimum, voir la bourgeoisie, du moins pour le président. Ils ont fréquenté le même cursus, science Po et l’ENA, de parents aisés et instruits, nous sommes très loin de ce que certains veulent nous faire croire et que d’aucun appelle la valorisation républicaine. A-t-on vu beaucoup d’enfants de balayeurs, d’ouvriers à la chaîne chez Renault ou même d’agents de maîtrise de chez Bouygues, faire Science Po et l’ENA ? Avez-vous rencontré beaucoup de jeunes issus de milieux réellement défavorisés rencontrer messieurs Hollande ou Juppé et surtout que messieurs Hollande et Juppé appelleraient à leurs côtés ?
Bien évidemment non.
Selon que vous serez né du bon ou du mauvais côté du barbelé, votre avenir sera celui d’un indigent, d’un gueux ou d’un commandant et nul ne pourra réellement sortir de ce système sans une forme de révolution. Mais attention la révolution ne règle pas tout. En effet, nous autres Français avons déjà réalisé ça il y a environ deux cent cinquante ans, les historiens nous ont expliqué qu’ils en étaient suivis, non seulement des règlements de comptes, mais en plus les pauvres ont été encore plus pauvres et ce pendant des décennies. Mais qu’au bout du compte, les riches sont redevenues les riches à quelques exceptions prêtes.
J’ai connu dans ma longue carrière des personnels, en bas de l’échelle, bien plus intelligents que leurs patrons, et même s’ils ont réussi à grimper un peu dans l’échelle sociale jamais ils ne deviendront les patrons, pas les bonnes écoles, pas les bons cursus, pas les bonnes universités. Pour que vous compreniez bien, pour réussir, surtout en France, il y a un chemin, sans ce chemin, vous pourrez avancer, vous enrichir même quelques fois, mais, sauf en de très rares cas, vous ne deviendrez jamais le patron. Voilà c’est ça notre beau pays. Chaque semaine il nous est fait part des chances que nous avons de vivre en France, et c’est vrai, nous avons de la chance. Chaque semaine, il nous est décris une situation spécifique qui nous fait croire à la bonne fortune qu’il nous ait possible d’atteindre. Mais en réalité, nous comptons tous, plus sûrement, sur le loto pour changer de niveau de vie que sur les vraies possibilités offertes à nos concitoyens. Enfin, nos grands patrons nous expliquent que seul le travail vous permettra d’avancer, mais là aussi, je pourrais vous donner de multiples exemples où celui qui a obtenu le poste supérieur n’est en aucun cas celui qui a travaillé le plus.
Alors aujourd’hui, je ne peux que dire à messieurs Macron et Philippe, ne vous trompez pas, car si vous n’êtes pas en capacité de comprendre pourquoi nos compatriotes sont en colère, prenez à côté de vous de vraies gens, ceux qui n’ont que mille ou mille cinq cents euros pour vivre par mois. Ne nous faites pas de promesse que vous ne serez pas décidé à tenir. Et surtout, ne croyez pas que nous allons avoir confiance sous prétexte que vous êtes plus jeunes, car je vous le rappelle, moi qui ai connu la DASS, nous ne sommes pas du même monde.
Je ne suis pas communiste, et encore moins souverainiste, ni Mélenchoniste d’ailleurs, car là aussi de fausses promesses de lendemains qui chantent, de révolution, mais ce sont que les cris de chats de ville, où sont les tigres Français ?
Monsieur Macron, je vous avais écrit pour vous expliquer les difficultés à trouver des financements, mon courrier faisait deux pages, vous m’avez répondu Crowdfunding. Je suis certain que vous n’aviez pas eu le temps de lire mon courrier, car nous cherchions deux millions et demi d’euros pour créer deux cents emplois. Croyez-vous encore aujourd’hui que le crowdfunding était la bonne réponse, si oui je suis près à écouter pour savoir comment faire les poches de nos concitoyens.
Aujourd’hui, je vous repose la question.
Voilà par exemple ce que je vous disais en vous demandant de ne pas nous raconter n’importe quoi, nous sommes devenus adultes.
Merci de votre réponse. Ph Sallanche